Le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, candidat à un second mandat, a lancé jeudi sa campagne à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso, promettant "la paix" dans ce pays miné par les attaques jihadistes depuis cinq ans.
Initialement prévu le 31 octobre, jour d'ouverture de la campagne pour le scrutin présidentiel du 22 novembre couplé aux législatives, le meeting d'ouverture du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, pouvoir) avait été reporté en raison du décès du père du président Kaboré, survenu le 27 octobre.
Douze autres candidats sont en lice pour le scrutin qui se déroule malgré les violences jihadistes qui n'ont cessé de s'aggraver depuis cinq ans, faisant plus de 1.200 morts et plus d'un million de déplacés.
"Nous nous sommes battus contre l'adversité", "attaques terroristes" et importants remous sociaux, a lancé M. Kaboré aux 25.000 militants rassemblés au stade Sangoulé Lamizana, paré aux couleurs orange du MPP.
"Nous ne plierons pas l'échine, nous mènerons le combat jusqu'à ce qu'on ait la paix et la victoire pour notre peuple", a-t-il promis, revendiquant "des résultats" malgré les "difficultés".
"Je viens solliciter cinq nouvelles années afin qu'ensemble nous travaillions pour la sécurité, la stabilité, la paix, la résilience du peuple burkinabé", a-t-il déclaré aux militants, déroulant un programme axé sur dix points dont "la sécurisation du territoire national".
Le directeur national de campagne et président du MPP, Simon Compaoré, a demandé aux militants de se mobiliser pour une victoire au premier tour, "un coup KO", selon une formule en vogue en Afrique de l'Ouest depuis une dizaine d'années.
Le scrutin présidentiel du 22 novembre est annoncé comme le plus ouvert depuis la chute du président Blaise Compaoré, chassé par une insurrection populaire en 2014, après 27 ans de règne.
En raison des violences jihadistes touchant une grande partie du territoire burkinabè, près de 1.500 villages (sur plus de 8.000) dans 22 communes (sur plus de 300) ne participeront pas au scrutin.
En septembre, les députés ont adopté une loi permettant de valider les résultats de l'élection même si elle ne se déroulen pas sur l'ensemble du territoire.
Samedi, le Conseil constitutionnel a constaté l'existence d'une "force majeure", la "non couverture de 17,70% du territoire national" par le scrutin, en raison de la "présence de groupes terroristes dans les localités, l'absence de l'administration dans les zones affectées, l'abandon par les populations de leurs sites d'habitation pour d'autres localités".
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS