Le Niger, en proie à des attaques jihadistes récurrentes ces dernières années, a ouvert vendredi à Niamey sa première école militaire pour former ses futurs officiers d'état-major, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous avons mis en place à travers cette école la dernière boucle qui manque à la chaîne de la formation de nos militaires", a affirmé le président nigérien Mohamed Bazoum qui a assisté à la cérémonie.
Il a assuré que cette école formera "des officiers d'état-major et officiers brevetés de guerre", et sera "un maillon important" du dispositif de sécurité du Niger, immense Etat de 1,267 million de km2.
Pour cette première promotion, 26 officiers nigériens de l'armée, de la gendarmerie et de la Garde nationale seront formés durant 9 mois par des instructeurs nationaux, a indiqué Abdoul Razak Ben Ibrahim, le commandant de l'établissement.
Le président nigérien a rappelé que son pays, voisin de la Libye, "se situe dans l'épicentre du périmètre où sévit le terrorisme : à la frontière des deux grands foyers originels que sont le nord-Mali et le bassin du lac Tchad".
Par ailleurs, il a annoncé la création d'une école de l'armée de l'Air à Agadez (nord), et d'un Centre d'instruction d'une capacité de formation de 5.000 jeunes par an à Tahoua (ouest) dès 2022.
Un investissement de plus de 150 milliards FCFA (229 millions d'euros) sur trois ans sera consacré pour "accroître les capacités" des forces aériennes nigériennes, a-t-il ajouté.
"Dans le cadre du combat contre le terrorisme", Niamey avait annoncé fin 2020 sa volonté de faire passer les effectifs de son armée de 25.000 à "au moins 50.000" dans les cinq prochaines années. L'âge de la retraite pour "les militaires de rangs" a été repoussé de 47 ans à 52 ans.
L'armée du Niger paie un lourd tribut à la lutte contre les groupes jihadistes dont les attaques se sont multipliées depuis 2015 notamment dans l'ouest proche du Mali, où le groupe Etat islamique est notamment présent, et dans le sud-est riverain du Lac Tchad et du Nigeria, devenu un repaire du groupe Boko Haram et de son rival et dissident Iswap (Etat islamique en Afrique de l’Ouest).
Dans sa lutte contre les islamistes armés, le Niger bénéficie notamment du soutien, logistique et en matière de formation, de la France et des Etats-unis qui ont des bases militaires.
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS