Mali : la CEDEAO regrette la "décision extrême" d'expulser son représentant

Publié le 28 oct. 2021 à 13:24 Modifié le 8 sept. 2022 à 12:24

  • Mali : la CEDEAO regrette la "décision extrême" d'expulser son représentant

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a déploré jeudi la "décision extrême" du gouvernement malien dominé par les militaires d'expulser son représentant à Bamako, Hamidou Boly, accusé d'"agissements incompatibles avec son statut".

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a déploré jeudi la "décision extrême" du gouvernement malien dominé par les militaires d'expulser son représentant à Bamako, Hamidou Boly, accusé d'"agissements incompatibles avec son statut".

 

La CEDEAO (15 pays) regrette "cette décision extrême", mais "reste engagée et continuera à déployer ses efforts pour appuyer une transition réussie et apaisée au Mali", selon un communiqué publié jeudi par l'organisation basée à Abuja, la capitale du Nigeria.

 

M. Boly, déclaré "persona non grata" lundi "a quitté Bamako hier (mercredi) dans l'après-midi pour Abuja. On attend le nom de son remplaçant", a affirmé jeudi à l'AFP une source au ministère malien des Affaires étrangères.

 

Le diplomate, de nationalité burkinabè, en poste à Bamako depuis juillet 2019, avait "72 heures" pour quitter le Mali.

 

Le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait justifié cette décision par le fait que M. Boly se serait "engagé avec des groupes, des individus, de la société civile comme du monde politique et même du monde de la presse, qui entreprennent des activités hostiles à la transition et qui ne cadrent pas du tout avec sa mission".

 

Cette expulsion se produit dans un contexte diplomatique délicat, les autorités de transition dominées par les colonels à l'origine de deux putschs, en août 2020 et mai 2021, affichant de plus en plus clairement leurs intentions de reporter les élections présidentielle et législatives prévues à partir du 27 février.

 

La communauté internationale, Cédéao en tête, insiste pour que ces élections censées permettre un rétablissement du pouvoir civil dans un pays en proie à un cycle de violences jihadistes et intercommunautaires se tiennent dans les délais fixés.

 

Le chef de l'Etat ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Cédéao, en visite le 17 octobre au Mali, avait délivré un "message ferme" sur ce point, avait dit un membre de sa délégation.