Le polémiste et militant "anticolonialiste" franco-béninois Kémi Séba, a été expulsé samedi du Burkina Faso vers le Bénin, ont annoncé l'intéressé et un de ses proches. M. Séba "a été expulsé ce samedi du Burkina Faso et vient d'atterrir à Cotonou", a indiqué à l'AFP Hery Djehuty, coordinateur International de l'ONG du polémiste, Urgences Panafricanistes, sans préciser les raisons de cette expulsion.
Sur invitation du mouvement Coalition des patriotes du Burkina Faso (COPA - BF), Kémi Séba devait prendre part à Bobo-Dioulasso (360 km à l'ouest de Ouagadougou) à une "marche de protestation contre le présence militaire française au Sahel". "Aucun motif ne m'a été notifié", a déclaré à l'AFP Kemi Séba, confirmant son interpellation et son expulsion.
"Je suis arrivé jeudi" à Ouagadougou, "j'ai donné des interviews avant de prendre la route vendredi pour Bobo-Dioulasso. On s'est fait arrêter par des policiers qui m'ont juste dit qu'ils exécutaient des ordres", a-t-il expliqué. "Je suis venu pour une mobilisation pacifique contre le néocolonialisme (...) et en tant que citoyen de l'espace Cédéao (Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ndlr) j'ai le droit de bouger librement" dans les pays de cette zone, a soutenu M. Séba. "J'ai été gardé à vue sans manger. On ne m'a pas laissé voir un avocat. On m'a ramené à Ouagadougou. Ce (samedi) matin, on est venu me chercher pour me conduire à l'aéroport sans me dire où j'étais conduit ni faire de test Covid. On était pressé de m'expulser" a poursuivi le polémiste.
Jointe par l'AFP, une source administrative burkinabè, a expliqué que la manifestation à laquelle devait participer Kémi Séba était interdite par le gouverneur de la région, évoquant des "risques de troubles".
M. Seba avait été condamné en décembre 2019 à deux mois de prison avec sursis au Burkina pour "outrage" au président Roch Kaboré.
De son vrai nom Stellio Capochichi, M. Seba est l'ex-leader de la Tribu Ka, groupuscule qui revendiquait son antisémitisme et prônait la séparation entre Noirs et Blancs et qui a été dissout par le gouvernement français en 2006. Condamné plusieurs fois en France pour incitation à la haine raciale, il anime aujourd'hui le mouvement Urgences panafricanistes, très suivi sur les réseaux sociaux, qui appelle à "l'autodétermination des afro-descendants". Ces dernières années, M. Seba a organisé ou participé à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA en Afrique et a été régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée.
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