Le Mozambique a annoncé jeudi la création d'une nouvelle force spéciale composée de soldats d'élite et de policiers pour combattre les jihadistes qui ont menacé les projets lucratifs de gaz naturel du pays.
Cette annonce est intervenue alors que le président Filipe Nyusi a nommé ses nouveaux ministres de la Défense et de l'Intérieur après le limogeage récent de leurs prédécesseurs, signalant un nouveau durcissement de sa répression dans la province riche en gaz naturel de Cabo Delgado (nord-est), en proie à des attaques jihadistes depuis quatre ans.
Ces changements ont également pour objectif de mettre fin à une vague d'enlèvements qui se propage dans le reste du pays, certaines informations ayant fait état de l'implication de policiers dans ces kidnappings.
"Le terrorisme et le kidnapping sont tous deux des crimes qui créent de la terreur", a déclaré le commandant général de la police Bernardino Rafael dans un discours adressé aux forces de sécurité.
"Le terrorisme crée de la terreur chez les Mozambicains, effraie et éloigne le développement et l'investissement dans notre pays", a-t-il déclaré : "C'est pourquoi le combat contre le terrorisme et le kidnapping doit être le même".
Les forces armées mozambicaines luttent contre des groupes armés jihadistes qui font régner la terreur depuis fin 2017 dans la région frontalière de la Tanzanie, à majorité musulmane, du Cabo Delgado.
Les violences ont fait au moins 3.340 morts et forcé plus de 800.000 personnes à quitter leur foyer. Le Rwanda et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) ont envoyé des troupes pour épauler l'armée mozambicaine. Plusieurs pays occidentaux ont également envoyé des missions militaires de formation.
La nouvelle force spéciale mozambicaine doit remplacer les troupes étrangères après leur départ, a ajouté M. Rafael. Le Rwanda leur fournira un entraînement, a-t-il ajouté. Le nouveau ministre de la Défense, Cristovao Chume, a été le plus haut commandant mozambicain à Cabo Delgado où il a mené l'offensive contre les insurgés jihadistes.
Le groupe français Total a confirmé le 26 avril dernier la suspension de son gigantesque projet gazier dans le nord-est du Mozambique, interrompu après une attaque jihadiste début avril, indiquant avoir déclaré une situation de "force majeure".
Le projet Mozambique LNG, mené par Total au sein d'un consortium, représente un investissement total de 20 milliards de dollars.
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