L'Ethiopie assure que son espace aérien est sûr, après un avertissement américain

Publié le 19 nov. 2021 à 18:47 Modifié le 13 sept. 2022 à 02:58

  • L'Ethiopie assure que son espace aérien est sûr, après un avertissement américain

L'Ethiopie a assuré vendredi que son espace aérien était sûr, après une mise en garde des Etats-Unis sur les risques que fait encourir aux aéronefs civils l'escalade du conflit dans le pays.

L'Ethiopie a assuré vendredi que son espace aérien était sûr, après une mise en garde des Etats-Unis sur les risques que fait encourir aux aéronefs civils l'escalade du conflit dans le pays.

 

La FAA, le régulateur américain de l'aviation civile, a recommandé jeudi, dans une Notam (acronyme anglais de "Notice aux aviateurs"), aux compagnies américaines de "faire preuve de prudence" lors du survol de l'Ethiopie, où le conflit qui déchire depuis un an le nord du pays se rapproche de la capitale.

 

Lorsqu'ils volent au-dessus de l'Ethiopie, à une altitude inférieure à 29.000 pieds (8.800 mètres, sous l'altitude de croisière courante des avions à réaction, ndlr), "les appareils civils sont susceptibles d'être directement ou indirectement exposés à des tirs d'armes de terrain ou d'armement sol-air, en cas d'erreur d'identification ou de calcul", écrit la FAA.

 

L'Autorité éthiopienne de l'aviation civile (ECAA) a qualifié les avertissements américains de "sans fondement et plutôt en contradiction avec la réalité".

 

"Tout vol se trouvant dans l'espace aérien éthiopien, y compris l'aéroport international d'Addis Abeba, est sûr et opère en toute sécurité", assure l'ECAA.

 

Le gouvernement a déclaré le 2 novembre l'état d'urgence sur toute l'étendue du territoire et appelé les habitants d'Addis Abeba à s'organiser et à se préparer à défendre la capitale, le conflit dans la région septentrionale du Tigré s'étendant vers le sud et les régions alentour.

 

Les Etats-Unis ont évacué leur personnel non essentiel et exhorté les citoyens américains à quitter le pays tant qu'opèrent des vols commerciaux.

 

Washington est l'un des plus virulents critiques du conflit, déclenché en novembre 2020 lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale destituer les autorités de la région du Tigré, issues du Front de libération du Tigré (TPLF), qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.

 

Prix Nobel de la paix 2019, M. Abiy avait proclamé la victoire le 28 novembre, après la prise de la capitale régionale Mekele, par l'armée éthiopienne. Mais en juin, les combattants pro-TPLF ont repris l'essentiel de la région et ont poursuivi leur offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.

 

Fin octobre, le TPLF avait revendiqué la prise de deux villes-clés en Amhara, se rapprochant ainsi de la capitale, ce qu'avait démenti le gouvernement éthiopien.

 

En raison du conflit, des centaines de milliers de personnes sont au bord de la famine, selon l'ONU.

 

L'émissaire de l'UA pour la Corne de l'Afrique, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, et son homologue américain Jeffrey Feltman se sont rendus jeudi en Ethiopie dans le cadre des efforts diplomatiques en cours pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu.

 

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a récemment averti des risques "d'implosion" de l'Ethiopie si aucune solution politique au conflit n'est trouvée.