Une épidémie d'hépatite E affecte plus de 700 personnes à Barsalogho, petite ville du Nord du Burkina Faso, qui accueille des déplacés fuyant les violences djihadistes et intercommunautaires, s’est alarmé vendredi Médecins Sans frontières (MSF).
"L’insuffisance de points d’eau et la forte concentration des populations au niveau des puits et points d’eau souvent insalubres" ainsi que "le manque d’infrastructures d'assainissement et d’hygiène" sont à "l’origine d’infections parasitaires et de maladies hydriques comme l’hépatite E" à Barsalogho, indique, dans un communiqué de l'ONG, Brama Diarra, épidémiologiste pour MSF au Burkina Faso.
Plus de 270.000 personnes ayant dû quitter leurs foyers à cause des violences ont trouvé refuge dans la région de Barsalogho, soit un quart des déplacés de tout le pays.
Entre juillet 2020 et janvier 2021, 730 personnes ont été traitées par les équipes de MSF à Barsalogho pour l'hépatite E, une maladie du foie provoquée par un virus qui se transmet par voie fécale-orale, principalement à travers l'eau contaminée. Fièvre, maux de tête, vomissements, douleurs abdominales, urines foncées sont les principaux symptômes de l'hépatite E.
"Il existe bien un vaccin contre l’hépatite E, qui est recommandé par l’OMS dans les contextes comme celui de Barsalogho pour réduire les conséquences de l'épidémie dans les groupes à risque; cependant il n’est pas validé par les autorités sanitaires du pays et il n’y pas de production à grande échelle à l’heure actuelle", souligne M. Diarra.
Selon MSF, "seul un investissement sur le long terme en matière d’eau, d'assainissement et d'hygiène, et une bonne coordination entre les acteurs engagés dans le secteur permettront de mettre un terme aux maladies hydriques". Le Burkina Faso, pays sahélien pauvre frontalier du Mali et du Niger, est confronté depuis 2015 à des violences djihadistes et intercommunautaires qui ont fait plus de 1.200 morts et plus d’un million de déplacés.
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