Au moins huit civils burkinabè ont été tués jeudi dans le Nord du Burkina Faso, près de la frontière du Niger, dans une attaque attribuée aux groupes jihadistes qui opèrent régulièrement dans cette zone, selon une source sécuritaire et un élu local.
"Des individus armés ont intercepté ce jeudi matin un car de transport en commun qui reliait Markoye à Dorbel au Niger voisin. Au moins huit personnes ont été tuées et autant de blessés ont été enregistrés", a déclaré à l’AFP une source sécuritaire sous couvert d’anonymat.
Les individus armés, "certainement des membres des groupes terroristes qui sévissent dans la région, se sont enfuis avant le déploiement des renforts", a affirmé cette source, assurant que "des opérations de ratissage sont en cours".
C'est "un véhicule de transport mixte (personnes et marchandises) qui a été ciblé par les terroristes. Ils ont tiré sur le véhicule et tué sept personnes. Une autre personne a été abattue par les assaillants lors de leur fuite", a de son côté expliqué un élu local joint par l’AFP.
Les victimes sont "des commerçants de Markoye qui se rendaient chaque semaine au marché de Dorbel" au Niger, a dit un habitant de Markoye, précisant que l'attaque a eu lieu aux environs de 08H00 (locales et GMT) sur l’axe Tadariyatt-Tokabangou.
"Ils ont également dépouillé quelques passagers avant de se diriger vers la frontière du Niger", a poursuivi cet habitant, dont un "proche parent figure parmi les victimes".
Tokabangou est une localité située à une dizaine de kilomètres de Markoye, dans la province de l’Oudalan, près de la frontière nigérienne.
A l'instar de ses voisins le Mali et le Niger, le Burkina Faso est confronté, depuis 2015, à des violences jihadistes et intercommunautaires qui ont fait plus de 1.200 morts et un million de déplacés.
En mai 2020, une quinzaine de commerçants avaient été tués dans des circonstances similaires, lors de l’attaque de leur convoi sur une route dans le Nord du pays. Neuf autres commerçants avaient déjà été tués lors d’une autre attaque quatre mois plus tôt.
Craignant ces attaques récurrentes dans le Nord, les transporteurs organisent des convois accompagnés par des Volontaires pour la défense de la Patrie, des supplétifs des forces de défense, qu'ils paient. L'armée escorte aussi parfois ces convois.
Sous-équipées et mal entraînées, les forces de sécurité du Burkina Faso n'arrivent pas à enrayer la spirale de violences jihadistes, malgré l'aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5.100 hommes de l'opération antijihadiste Barkhane.
Lundi, le président tchadien Idriss Deby Itno a annoncé l'envoi de 1.200 soldats dans la zone dite des "trois frontières", entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, pour lutter contre les jihadistes, en marge d'un sommet des cinq pays du Sahel avec la France à N'Djamena.
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