Une alliance regroupant les différents candidats de l'opposition en Somalie a jugé illégitime le président Mohamed Abdullahi Mohamed, surnommé Farmajo, dont le mandat a officiellement expiré dimanche sans que ce pays d'Afrique de l'Est ne parvienne à organiser des élections.
"A partir du 8 février, le conseil des candidats de l'opposition ne reconnaît plus Farmajo comme président légitime" et "n'acceptera aucune forme d'extension de son mandat sous la pression", a annoncé dimanche soir dans un communiqué ce groupe de différents dirigeants nourrissant des ambitions présidentielles.
Le 17 septembre, le président Farmajo avait trouvé un accord avec cinq leaders régionaux et le maire de Mogadiscio pour tenir des élections avant la fin de son mandat.
Ce pacte abandonnait la promesse du "un homme, une voix", un objectif ambitieux que la Somalie s'était initialement fixé pour tenir ses premières élections entièrement démocratiques depuis 1969, mais qui a achoppé sur de multiples désaccords politiques et problèmes sécuritaires.
A la place, le pays est censé organiser des élections indirectes, en revisitant son système complexe où des délégués spéciaux élisent les parlementaires, qui votent ensuite pour le président.
Mais ce processus a également débouché sur une impasse, dont les leaders régionaux et le président se rejettent la faute.
Fin janvier l'envoyé spécial de l'ONU en Somalie, James Swan, avait averti que ce pays, déjà aux prises avec une violente insurrection islamiste et la sous-nutrition de sa population, risquait de faire face à une "situation imprévisible" si le mandat du président expirait sans qu'un consensus ait été trouvé pour organiser des élections prochainement.
L'alliance des candidats de l'opposition appelle désormais à la formation d'un conseil national de transition pour conduire le pays aux prochaines élections, et demande à Farmajo de "respecter la constitution".
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