Le candidat à la présidentielle du 11 avril au Tchad, Albert Pahimi Padacké a promis vendredi, s'il l'emporte, au sortant Idriss Déby Itno, quasi-assuré d'être réélu, de continuer de "vivre dans son pays" en toute tranquillité.
M. Pahimi Padacké, Premier ministre de 2016 jusqu'en 2018, quand M. Déby a fait supprimer ce poste pour concentrer dans ses mains tout le pouvoir exécutif, s'adressait à ses partisans dans le grand stade Idriss Mahamat Ouya de N'Djamena, à moitié vide, a rapporté un journaliste de l'AFP. Cinq jours auparavant, le président sortant y avait fait stade comble, selon la même source.
Face à une opposition morcelée et muselée dans la rue, M. Déby est, selon les politologues et observateurs locaux et étrangers, assuré de remporter cette élection.
Depuis des mois, son pouvoir interdit toute manifestation de l'opposition.
Seize (16) personnes avaient manifesté leur intention de se présenter contre lui. Les opposants les plus critiques du régime ont tous abandonné : sept (07) candidatures ont été invalidées par la Cour suprême et quatre autres prétendants ont annoncé leur retrait.
Même si la Cour suprême a maintenu les candidatures de ces quatre (04) à leur corps défendant, il ne reste donc que cinq candidats opposés à M. Déby, dont l'opposition et les politologues disent qu'ils sont soit proches du pouvoir, soit instrumentalisés pour donner un vernis démocratique et pluraliste au scrutin.
M. Pahimi Padacké, qui se présente comme "indépendant" du pouvoir et de l'opposition appelant au départ du président, a assuré que, "le 11 avril, le maréchal Déby sera battu", sous les vivats de centaines de jeunes militants de son parti.
Cependant, il "pourra vivre dans son pays avec toutes les garanties juridiques", a promis le candidat, battu par M. Déby aux présidentielles de 2006 et 2011. Et d’ajouter : "Idriss Déby a montré son courage sur tous les fronts, j'en suis témoin. Un seul courage lui manque, celui d'accepter une passation pacifique du pouvoir".
Il a aussi critiqué les partis d'opposition qui appellent à des "marches pacifiques" pour l'"alternance au pouvoir", toutes interdites et violemment réprimées : "A quoi servent ces marches si elles se terminent dans de salons feutrés (...) il faut aller défier le président Déby dans les urnes".
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