Guinée: au moins deux morts dans des heurts entre orpailleurs et forces de l'ordre

Publié le 18 avr. 2021 à 16:12 Modifié le 29 sept. 2022 à 01:32

  • Guinée: au moins deux morts dans des heurts entre orpailleurs et forces de l'ordre

Au moins deux personnes ont été tuées et des biens publics et privés détruits dans l'Est de la Guinée lors de heurts entre des orpailleurs et les forces de l'ordre, a-t-on appris dimanche de source hospitalière.

Les heurts sont survenus samedi dans la ville de Kouroussa, à 500 km de la capitale Conakry. "Un calme précaire" régnait dimanche dans la localité, a indiqué à l'AFP le préfet Souleymane Kéita, joint depuis Conakry.


Ces heurts ont éclaté lors de protestations d'orpailleurs guinéens accusant les autorités guinéennes de les avoir dépossédés d'une mine artisanale au profit d'exploitants burkinabè.


"Nous sommes natifs d’ici. Nous n’avons pas où aller. Nous n'avons pas de travail. Notre seul revenu pour subvenir à nos besoins vient de cette mine que les autorités viennent de nous spolier pour la vendre à une société burkinabè qui n’est même pas immatriculée", a expliqué à l'AFP Manfila Kéita, un porte-parole des manifestants, joint dimanche par l'AFP.


Pour un autre manifestant ayant requis l'anonymat, "c’est une question de vie ou de mort. Notre mine ou Kouroussa s’efface de la carte".


"Deux morts, je vous le confirme. Les corps sont ici à la morgue", a déclaré dimanche à l'AFP le Dr Maurice Béavogui, directeur de l'hôpital de la ville qui a également fait part d'un nombre indéterminé de blessés lors des heurts de samedi.


Les protestataires "ont tout cassé, la résidence du préfet, celle du maire et tant d’autres édifice publics ont été pillés ou vandalisés", a affirmé à l'AFP une source sécuritaire, jointe à Kouroussa, "de nombreux véhicules officiels ou appartenant à des particuliers ont été caillassés ou incendiés. Ce fut l’anarchie totale".


"J’ai tout perdu en un temps record", a dit le préfet Kéita, "dans ma chambre, dans les autres pièces de la résidence, ils ont tout emporté, même les ustensiles de cuisine. Ils n’ont rien épargné. Aujourd’hui, Kouroussa ressemble à une ville fantôme".


Interrogé sur les accusations des manifestants au sujet de la vente de la mine, le préfet n'a pas voulu s'exprimer.