Six personnes sont mortes dans les manifestations contre la junte mardi au Tchad, ont annoncé mercredi soir les militaires au pouvoir après un précédent bilan qui faisait état de cinq morts. Le Conseil militaire de transition (CMT), organe de quinze généraux dirigé par le fils du président Idriss Déby Into décédé il y a une semaine, "déplore six victimes" dans les manifestations, selon un communiqué transmis à l'AFP et signé par son porte-parole, Azem Bermandoa Agouna.
Les autorités judiciaires avaient évoqué mardi un bilan de cinq morts, dont quatre dans la capitale N'Djamena et un à Moundou, deuxième ville du pays. Mardi à l'aube, des dizaines de personnes en groupes épars sont sortis à l'appel de l'opposition et de la société civile manifester contre la nouvelle junte. La manifestation, interdite comme il est d'usage au Tchad, a été réprimée.
Opposition comme société civile dénoncent depuis la mort du président Déby et la mise en place du CMT dirigé par son fils Mahamat Idriss Déby un "coup d'Etat institutionnel" et une "succession dynastique".
La majorité des appels à manifester étaient également contre la politique de la France, accusée de soutenir le pouvoir depuis que le président Emmanuel Macron est venu à N'Djamena rencontrer les nouvelles autorités à l'occasion des funérailles du maréchal Déby.
Deux stations Total ont été brûlées mardi, a dit le CMT mercredi en indiquant qu'une "enquête judiciaire (était) en cours afin que les différentes responsabilités soient pénalement situées". Plus d'une "centaine" de manifestants ont aussi été arrêtés mardi, a indiqué à l'AFP une source policière. Le CMT "utilise les forces armées contre des citoyens manifestant pacifiquement", a dénoncé mercedi soir le Front de l'opposition nouvelle pour l'alternance et le changement, Fonac, une coalition de partis d'opposition dont celui de Saleh Kebzabo, opposant historique d'Idriss Déby.
Dans un communiqué, le Fonac a "exigé la libération sans condition de tous les manifestants" arrêtés ainsi que la "dissolution pure et simple du CMT". Dès l'annonce par l'armée de la mort d'Idriss Déby Itno au combat contre des rebelles, son fils Mahamat, général de corps d'armée et chef de la Garde présidentielle, a abrogé la Constitution et dissous le gouvernement et l'Assemblée nationale. Il a promis des "élections libres et démocratiques" dans 18 mois.
Lundi, Albert Pahimi Padacké, dernier Premier ministre de Déby, a été nommé à nouveau au poste. Il mène depuis des consultations politiques en vue de former un "gouvernement d'union nationale", selon la Primature. Plusieurs partis politiques, notamment celui de Saleh Kebzabo, ont été sondés.
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