Plusieurs bureaux de la commission électorale du Nigeria ont été les cibles d'attaques depuis début mai, mettant à mal les premiers préparatifs de l'élection présidentielle prévue en 2023, a dénoncé mardi un responsable de cette institution.
Au moins quatre bureaux de la Commission électorale ont été attaqués depuis le début du mois de mai par des hommes non identifiés dans les Etats d'Akwa Ibom, Abia et Enugu, dans le Sud-Est du Nigeria, a indiqué à l'AFP l’un des responsables de la Commission électorale nationale indépendante (Inec), Festus Okoye.
Les locaux, du matériel électoral et des véhicules ont été incendiés ou saccagés, a-t-il précisé. "Nous ne connaissons pas le motif (de ces attaques), mais pour nous, c’est un important pas en arrière dans les préparatifs de certaines élections partielles, ainsi que pour ceux des élections générales de 2023", avait-il auparavant déclaré lundi soir sur une chaine de télévision locale.
Ces actes n’ont pas été revendiqués, mais les régions du Sud-Est du Nigeria sont en proie ces derniers mois à une augmentation des attaques contre les postes de police, que les autorités attribuent à des militants séparatistes.
Les tensions entre le pouvoir central et l'Ipob (Indigenous People of Biafra), un groupe séparatiste qui milite pour l'indépendance du Biafra, restent fortes dans la région, plus de 50 ans après la fin de la terrible guerre civile du Biafra (1967-1970) qui a fait près d'un million de morts, en majorité issus de l'ethnie locale igbo.
Les Nigérians sont appelés aux urnes le 18 février 2023 pour choisir leur nouveau président, mais aussi notamment leurs députés et sénateurs. L'actuel chef de l'Etat Muhammadu Buhari, élu une première fois en 2015, puis réélu en 2019, termine son deuxième mandat sous le feu de critiques, en raison de l'insécurité croissante à laquelle fait face une grande partie du pays le plus peuplé d'Afrique.
Depuis plus de dix ans, le Nord-Est du pays est en proie à une insurrection jihadiste. Malgré la promesse du président d'écraser les jihadistes, ce conflit perdure. Depuis 2009, il a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés.
Le Nord-Ouest du pays fait également face à des groupes criminels qui pratiquent les vols de bétail et les enlèvements contre rançon à grande échelle. Plus récemment, ces gangs ont multiplié les rapts massifs d'écoliers et d'étudiants suscitant une indignation mondiale. Enfin, les attaques contre les policiers se multiplient dans le Sud-Est du pays.
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