La veuve de l'ancien président zimbabwéen Robert Mugabe a été condamnée par un tribunal traditionnel à donner cinq vaches et deux chèvres pour avoir enterré son mari de manière jugée inappropriée, a-t-on appris auprès de la famille tard jeudi soir.
Ce tribunal, qui ne peut contraindre l'accusée mais dont les décisions ont une portée symbolique forte, s'était réuni jeudi matin, en l'absence de l'accusée, Grace Mugabe, selon une source proche de la famille.
Il lui est reproché d'avoir enterré son mari, mort en 2019 à l'âge de 95 ans, dans la cour de sa maison natale de Kutama, à 90 km à l'ouest de la capitale Harare.
Le tribunal coutumier s'est réuni à Murombedzi, à quelque 25 km de là, en présence d'une quinzaine de personnes. Les journalistes n'ont pas pu assister à l'audience, l'entourage du chef traditionnel affirmant qu'il voulait "un peu d'intimité".
Le chef Zvimba, né Stanley Mhondoro, a affirmé que M. Mugabe était censé être enterré à un endroit choisi par sa mère ou la famille dans laquelle il est né. Il a réclamé l'exhumation du corps et une réinhumation conforme à la coutume.
L'actuel président, Emmerson Mnangagwa, souhaiterait qu'il soit inhumé au Panthéon national des héros de la "lutte de Libération", à Harare. Mais le neveu de M. Mugabe a affirmé la semaine dernière à la chaîne SABC qu'il n'y avait aucun conflit au sein de la famille à ce sujet car M. Mugabe, de son vivant, avait clairement affirmé ne pas vouloir être enterré là.
Jusqu'à son dernier souffle, Robert Mugabe, qui a régné d'une main de fer sur le Zimbabwe pendant trente-sept ans, a nourri une vive rancune envers son ancien vice-président Mnangagwa, placé à la tête du pays après sa démission forcée par l'armée et de son parti, la Zanu-PF, en novembre 2017.
"Il n'a pas été enterré au domicile de Grace mais dans sa propriété et nous avons accepté cela en tant que famille", a affirmé son cousin Dominic Matibiri.
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