Volcan Nyiragongo: Des réfugiés quittent le Rwanda pour retourner en RDC

Publié le 30 mai 2021 à 09:14 Modifié le 30 mai 2021 à 12:14

  • Volcan Nyiragongo: Des réfugiés quittent le Rwanda pour retourner en RDC

Plus d'un millier de réfugiés ont quitté samedi un camp où ils étaient installés au Rwanda pour regagner la ville congolaise de Goma, qu'ils avaient fuie craignant une nouvelle éruption du volcan Nyiragongo, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Plus d'un millier de réfugiés ont quitté samedi un camp où ils étaient installés au Rwanda pour regagner la ville congolaise de Goma, qu'ils avaient fuie craignant une nouvelle éruption du volcan Nyiragongo, ont constaté des journalistes de l'AFP.

 

Le 22 mai, une éruption, sans signe avant-coureur, de ce volcan parmi les plus actifs d'Afrique a provoqué un exode des habitants de la capitale de la province du Nord-Kivu. Près de 400.000 personnes ont également quitté la ville vendredi après un ordre d'évacuation "préventive" et "obligatoire" diffusé la veille. 

Certains de ces réfugiés ont franchi la frontière avec le Rwanda voisin. Au moins 3.000 personnes étaient présentes vendredi dans le camp de Rugerero, sur la commune de Gisenyi, à une dizaine de kilomètres de la frontière.

 

Samedi matin, plus de 1.200 d'entre elles ont quitté le camp pour retourner à Goma, a indiqué à l'AFP un responsable gouvernemental rwandais, sous couvert d'anonymat. Ils ont été acheminés jusqu'à la frontière par plus d'une dizaine de camions militaires, a constaté un journaliste de l'AFP. 

 

"J'ai décidé de rentrer à Goma parce que je pense que le danger est passé. Si jamais il y a une nouvelle éruption, on reviendra au Rwanda", a expliqué William Byukusenge, employé du bâtiment de 21 ans, accompagné de sa femme et de ses deux enfants.

 

Plus d'un millier d'autres réfugiés, pour la plupart des Gomatraciens ayant vu leur maison détruite lors de la première éruption, ont été acheminés vers un autre camp, mieux équipé, à Busasamana, à 35 kilomètres de la frontière.

 

Rugerero "était comme un camp de transit, dressé en catastrophe quand les gens sont arrivés brusquement", a expliqué une autre source rwandaise. 

 

"Des officiels nous ont dit qu'ils nous déplaçaient, qu'ils nous emmenaient à Busasamana", a déclaré à l'AFP Marie-Claire Uwineza, venue au Rwanda avec ses deux enfants tandis que son mari emmenait les trois autres dans une autre ville de RDC. 

 

Cette femme de 39 ans a tout perdu: "Ma maison a été détruite, je n'ai plus rien". En début d'après-midi, le camp de Busasamana abritait près de 2.000 personnes, a indiqué sur place Boubacar Bamba, représentant adjoint du HCR au Rwanda, chargé des opérations.

 

Alors que les camions déchargeaient les réfugiés, dans leur immense majorité des femmes et des enfants, des bénévoles achevaient de construire des abris et finalisaient les installations sanitaires.

 

"On n'a pas le temps de planifier. On planifie et on exécute en même temps, parce qu'on est pris de court par les événements", a déclaré M. Bamba. "Nous nous préparons à toutes les éventualités, même si nos ressources ne sont pas suffisantes", a-t-il ajouté. 

 

Dans le même temps, le gouvernement congolais annonçait l'éruption d'un petit volcan voisin du Nyiragongo, avant d'annoncer qu'il s'agissait d'une "fausse alerte".