L'armée nigériane a exprimé lundi son soutien au président Muhammadu Buhari, critiqué de toutes parts pour son incapacité à endiguer l'insécurité dans le pays, et balayé catégoriquement toute probabilité d'un coup d'Etat.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique est en proie à de multiples conflits, entre une insurrection jihadiste dans le Nord-Est, des attaques de bandes criminelles pratiquant des enlèvements de masse dans le Nord-Ouest et celles de séparatistes qui visent les forces de sécurité dans le Sud-Est.
Dans un communiqué publié tard lundi soir, les forces armées nigérianes ont assuré qu'elles allaient continuer à soutenir le gouvernement malgré la mauvaise situation sécuritaire et les critiques soutenues à l'encontre de M. Buhari, un ancien général âgé de 78 ans.
"Nous déclarons catégoriquement que les forces armées du Nigeria demeurent totalement dévouées à l'administration actuelle ainsi qu'à toutes les institutions démocratiques qui lui sont associées", a déclaré le porte-parole de l'armée Onyema Nwachukwu, cité dans ce communiqué.
"Nous continuerons à rester apolitiques, subordonnés à l'autorité civile, fermement fidèles au président, commandant en chef des forces armées de la République fédérale du Nigeria, au président Muhammadu Buhari et à la Constitution de 1999 telle qu'elle a été amendée", a ajouté le porte-parole militaire.
La semaine dernière, le Parlement a demandé au chef de l'Etat de déclarer l'état d'urgence.
Au même moment, une avalanche de déclarations de parlementaires, de gouverneurs locaux et même du lauréat du prix Nobel de littérature Wole Soyinka ont appelé le président Buhari à contenir les violences.
"Notre nation est en guerre. Ceux qui se sont révélés faibles et incapables doivent apprendre à ravaler leur fierté et à chercher de l'aide", a exhorté M. Soyinka.
De son côté, la présidence nigériane a indiqué mardi dans un communiqué que "certains chefs religieux mécontents et d'anciens leaders politiques" prévoyaient de précipiter le pays "dans une chute libre", ce qui conduirait notamment à "un changement de direction non démocratique".
Décrivant une telle tentative comme "manifestement illégale", la présidence a averti qu'un tel comportement "engendrerait les conséquences" qui s'imposent.
Le président Buhari s'est entretenu avec ses principaux chefs de la sécurité la semaine dernière et à nouveau mardi pour discuter des violences qui secouent le pays.
"Nous continuerons à nous acquitter de nos responsabilités constitutionnelles de manière professionnelle, en particulier dans la protection de la démocratie du pays, la défense de l’intégrité territoriale du pays ainsi que pour la protection de la vie et des biens des citoyens", a ajouté le porte-parole militaire.
En outre, l'armée a dit espérer que les "défis sécuritaires actuels ne soient pas insurmontables".
M. Buhari, ancien général putschiste dans les années 1980, a été élu en 2015 sur la promesse d'écraser la rébellion jihadiste dans le Nord-Est, qui a fait depuis 2009 36.000 morts et deux millions de déplacés.
Mais six ans plus tard, les groupes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) contrôlent toujours de vastes zones rurales ainsi que des routes stratégiques, où ils multiplient attaques et enlèvements de soldats, de civils et de membres d'ONG.
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