Le Président français, Emmanuel Macron amorce la réduction de la présence militaire française au Sahel

Publié le 11 juin 2021 à 08:53 Modifié le 11 juin 2021 à 11:54

  • Le Président français, Emmanuel Macron amorce la réduction de la présence militaire française au Sahel

Après plus de huit ans d'engagement massif, Emmanuel Macron a annoncé jeudi une réduction de la présence militaire française du Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antijihadiste autour d'une "alliance internationale" associant des Européens.

Après plus de huit ans d'engagement massif, Emmanuel Macron a annoncé jeudi une réduction de la présence militaire française du Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antijihadiste autour d'une "alliance internationale" associant des Européens.

 

Cette annonce, qui était attendue mais n'en demeure pas moins fracassante, survient alors que le Mali, un pays clé dans la région, a connu un deuxième coup d'Etat en mois d'un an, qui a crispé les relations Paris-Bamako et interroge la présence française sur place.

 

"Nous allons amorcer une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse, en référence aux 5.100 soldats déployés dans le cadre de la force française Barkhane.

 

Cette transformation impliquera "la fin de l'opération Barkhane en tant qu'opération extérieure" et la "mise en œuvre d'une alliance internationale associant les États de la région et tous nos partenaires, strictement concentrée sur la lutte contre le terrorisme", a-t-il ajouté.

 

Concrètement, la France souhaite cesser d'essayer de sécuriser de vastes zones où les Etats n'arrivent pas à garder pied, et va se concentrer sur la lutte ciblée contre les jihadistes. Le président n'a pas donné d'indications chiffrées en termes d'effectifs mais a évoqué une réduction des "emprises", c'est-à-dire du nombre de bases françaises dans la région.

 

A l'horizon 2023, les effectifs français devraient tourner autour de 2.500 personnes, a indiqué une source ayant connaissance du dossier à l'AFP. "Le chiffre de soldats français restant n'est pas arrêté, peut-être quelques milliers. Il restera une présence significative", selon l'Elysée, qui ajoute qu'un départ du Nord du Mali pourrait survenir "à l'horizon de l'automne".

 

Paris compte donc sur l'"internationalisation" de l'effort d'accompagnement au combat des forces locales, sous-équipées et sous-entraînées.

 

La lutte contre les jihadistes se fera "avec des forces spéciales structurées autour de (l'opération européenne) Takuba avec évidemment une forte composante française - avec encore plusieurs centaines de soldats - et des forces africaines, européennes, internationales", a également précisé M. Macron.