Dix Russes présentés comme des "touristes" ont été interceptés il y a une semaine dans une "zone dangereuse" du nord du Tchad non loin de la frontière libyenne et sont consignés dans un hôtel de N'Djamena, a-t-on appris mardi de sources concordantes gouvernementales et russes.
"Les ressortissants russes ont été ramenés de Faya-Largeau", une importante ville garnison du nord tchadien, "dans une zone rouge, une zone de combat", a indiqué à l'AFP un haut responsable du ministère tchadien des Affaires étrangères, qui a requis l'anonymat.
"Ils ne sont pas en état d’arrestation. Après vérification par les services compétents, ce sont en effet des touristes. Des dispositions sont prises pour régler ce différend et les services compétents sont instruits pour restituer" leur passeport, a-t-il précisé.
Des combats ont lieu régulièrement dans cette région du nord du Tchad où l'armée fait face à des orpailleurs illégaux, des trafiquants de drogue et d'armes notamment ainsi que des rebelles dont elle tente de prévenir les incursions depuis la Libye, où opèrent notamment des paramilitaires russes du groupe de sécurité privé Wagner, selon l'ONU.
En avril, le président tchadien Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, a été tué alors qu'il se rendait dans le nord sur un front opposant son armée à des rebelles tchadiens venus de Libye.
"Ils sont dix au total, les Affaires étrangères nous ont adressé une note verbale pour s'excuser des désagréments causés à mes compatriotes et ont promis de leur restituer leur matériel, passeport, caméra", a affirmé à l'AFP Sergeï Kramarenko, deuxième Secrétaire de l’ambassade de Russie au Tchad.
"Ce sont des touristes en train de faire le tour de l'Afrique en passant par le Tchad. Dès que les documents leur seront restitués, ils prendront l'avion pour Moscou", a-t-il assuré.
"Nos citoyens sont dans un hôtel, ils se portent bien et attendent leur vol pour revenir dans leur patrie", a pour sa part indiqué un porte-parole de l’ambassade russe citée par l'agence de presse russe TASS.
Après la mort d'Idriss Déby, son fils Mahamat Idriss Déby s'est autoproclamé président, à la tête d'une junte militaire, promettant des élections "libres et transparentes" après une période de transition de 18 mois renouvelable une fois.
Après avoir abrogé la Constitution puis dissous gouvernement et Parlement, il a nommé un nouveau "gouvernement de transition".
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