Mali : deux coups d'Etat en neuf mois

Publié le 7 juin 2021 à 09:23 Modifié le 7 juin 2021 à 12:23

  • Mali : deux coups d'Etat en neuf mois

Crédit photo : autre presse

Rappel des événements au Mali, du putsch d'août 2020 à l'investiture lundi du colonel Assimi Goïta comme président de la transition et chef de l'Etat après un second coup d'Etat militaire en neuf mois.

Rappel des événements au Mali, du putsch d'août 2020 à l'investiture lundi du colonel Assimi Goïta comme président de la transition et chef de l'Etat après un second coup d'Etat militaire en neuf mois.

 

- IBK renversé –

Le 18 août 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta, dit "IBK", est renversé par un putsch après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales, l'accusant de corruption et d'impuissance face à l'insécurité.

Le 19, le colonel Assimi Goïta se présente comme le nouvel homme fort du pays.

 

La communauté internationale condamne le coup d'Etat et réclame le retour à l'ordre constitutionnel.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) prend des sanctions contre le Mali.

 

- Autorités de transition –

Le 12 septembre, la junte, sous pression internationale, s'engage à une transition vers un pouvoir civil dans les 18 mois.

Le 21, l'ex-ministre de la Défense Bah Ndaw est désigné président de transition et le colonel Goïta vice-président.

 

Le 27, l'ancien ministre des Affaires étrangères Moctar Ouane est désigné pour former un gouvernement, constitué le 5 octobre, avec des militaires aux postes clés. Dans la foulée, la Cédéao lève ses sanctions.

 

- Barkhane accusé de bavure –

Le 30 mars 2021, une enquête de l'ONU conclut qu'une frappe aérienne de la force antijihadiste française Barkhane en janvier près de Bounti (centre du Mali) a tué 19 civils réunis pour célébrer un mariage, et pas seulement des jihadistes, comme Paris persiste à le dire. Le ministère français des Armées réfute avec force ces conclusions.

 

- Elections fixées –

Le 15 avril, les autorités de transition fixent des dates en février et mars 2022 pour les élections présidentielle et législatives, afin de transférer le pouvoir aux civils.

 

- Nouveau gouvernement -

Confronté à une contestation grandissante, le Premier ministre Moctar Ouane présente la démission de son gouvernement le 14 mai. Reconduit, il est chargé de former un nouveau cabinet.

 

Le 24, la présidence annonce un nouveau gouvernement intérimaire. Les militaires conservent des postes-clés, mais deux figures de l'ancienne junte sont écartées des portefeuilles primordiaux de la Défense et de la Sécurité.

 

- Président et Premier ministre arrêtés -

Mécontents, les militaires arrêtent le jour-même le président et le Premier ministre.

Une grande partie de la communauté internationale condamne "la tentative de coup de force" et exige leur "libération immédiate".

 

- "Coup d'Etat dans le coup d'Etat" -

Le 25, le colonel Assimi Goïta dit avoir déchargé le président et le Premier ministre de leurs prérogatives, les accusant de tentative de "sabotage" de la transition. Il assure que les élections prévues se tiendront courant 2022.

 

Le président français Emmanuel Macron dénonce "un coup d'État dans le coup d'Etat inacceptable". 

Le 26, démission du président et du premier ministre de transition selon la version officielle. Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne leur éviction. 

Les Etats-Unis suspendent l'assistance aux forces de sécurité et de défense maliennes.

 

- Goïta chef de l'Etat -

Le 27, Bah Ndaw et Moctar Ouane sont libérés, mais restent assignés à résidence, selon la Cédéao.

La Cour constitutionnelle déclare le colonel Goïta chef de l'Etat et président de transition.

 

- Suspensions internationales -

Le 30, le Mali est suspendu de la CEDEAO, qui n'adopte pas de nouvelles sanctions. Le pays est suspendu les jours suivants par l'Union africaine et la francophonie. De même, la Banque mondiale suspend ses opérations financières avec le Mali.

 

- Paris suspend la coopération militaire -

Le 4 juin, Paris suspend ses opérations militaires conjointes avec Bamako. 

Le même jour Choguel Kokalla Maïga, pressenti pour devenir Premier ministre de transition, assure que son pays tiendra ses engagements internationaux.

 

- Le colonel Goïta investi -

Lundi 7 juin, le colonel Goïta doit être investi président de transition.