Deux manifestants ont été abattus et quatre autres ont été blessés dans le sud du Ghana lors d'affrontements avec les forces de sécurité, ont déclaré mercredi la police et une source hospitalière.
Des habitants de la ville d'Ejura, dans la région d'Ashanti, s'étaient réunis mardi pour manifester contre le meurtre d'Ibrahim "Kaaka" Mohammed, un jeune militant du mouvement de contestation politique et sociale #FixTheCountry ("Réparer le pays"), frappé à mort par plusieurs personnes non identifiées la semaine dernière.
La police et l'armée sont intervenues pour réprimer la manifestation et "deux personnes sont mortes lors des affrontements", a déclaré le porte-parole de la police Godwin Ahianyo, assurant que le calme était revenu dans la localité.
"L'un des deux hommes était déjà décédé en arrivant à l'hôpital. Nous avons tenté de réanimer l'autre mais il a succombé à ses blessures", a déclaré à l'AFP Manyee Mensah, directeur médical de l'hôpital gouvernemental d'Ejura.
"Actuellement, nous avons quatre blessés... L'un est dans un état critique mais les trois autres sont stables", a déclaré M. Mensah à l'AFP par téléphone.
Le président Nana Akufo-Addo, réélu en décembre, a demandé au gouvernement un rapport sur ces heurts dans les dix jours. Dans un communiqué, il s'est dit "profondément attristé" par la mort d'Ibrahim "Kaaka" Mohammed et de deux autres personnes.
Ibrahim "Kaaka" Mohammed, membre de la Ligue des combattants pour l'Economie (Economic Fighters League) était un critique virulent du gouvernement sur les réseaux sociaux. La police a affirmé avoir arrêté deux suspects en lien avec sa mort.
M. Akufo-Addo ne bénéficie que d'une courte majorité au Parlement. Face au poids croissant de la dette publique et aux retombées de l'épidémie de coronavirus, le gouvernement a imposé de nouveaux impôts qui, conjugués à la hausse des prix du carburant, ont provoqué le mécontentement de nombreux Ghanéens, résumé par le hashtag #FixTheCountry.
La police a obtenu une décision de justice au nom de la lutte contre le Covid-19 pour empêcher en mai un projet de manifestation, mais l'insatisfaction de la population a continué à croître dans ce pays souvent cité comme un modèle de démocratie et de stabilité en Afrique de l'Ouest.
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