Les candidats des deux principaux partis à Sao Tomé-et-Principe s'affronteront dans un deuxième tour après avoir ravi les deux premières places de la présidentielle de dimanche dans un pays considéré comme l'un des modèles de démocratie parlementaire en Afrique, a annoncé lundi l'agence de presse d’État, citant des résultats officiels provisoires.
Carlos Vila Nova, candidat du principal parti de l’opposition, l'Action indépendante démocratique (ADI, centre-droit) est arrivé en tête avec 39,47% des suffrages, selon la STP-Press, qui cite la Commission nationale électorale (CNE).
Il affrontera au deuxième tour le 8 août Guilherme Posser da Costa, du parti pilier de la coalition gouvernementale, le Mouvement pour la libération de Sao Tomé-et-Principe (MLSTP, centre-gauche), arrivé en deuxième position avec 20,75% des voix.
Selon les chiffres provisoires, le taux d'abstention dimanche était de 32,24%. Les résultats officiels doivent être rendus publics ultérieurement par le gouvernement, mais ils ne devraient pas être très éloignés de ceux annoncés de la CNE.
Dix-neuf candidats se sont présentés dimanche pour succéder pour cinq ans à Evaristo Carvalho, élu en 2016, qui ne briguait pas un nouveau mandat. Le candidat arrivé en troisième position, Delfim Neves, actuel président de l'Assemblée nationale, a dénoncé lundi des "fraudes électorales massives".
La CNE avait assuré dimanche que "le scrutin s'est déroulé normalement". Dans ce pays de quelque 210.000 habitants, colonie portugaise jusqu'en 1975, le président n'a qu'un rôle honorifique, de représentation et de promulgation des textes, l'essentiel du pouvoir exécutif dans ce régime parlementaire revenant au Premier ministre. Ce poste est occupé par le social-démocrate Jorge Lopes Bom Jesus depuis qu'une coalition socialiste a remporté les législatives de 2018 contre le parti de centre-droit de M. Carvalho.
Après 15 années d'un régime marxiste au parti unique, Sao Tomé s'est ouvert au multipartisme en 1991. Après plusieurs tentatives de coups d'Etat, dont les dernières en 2003 et 2009, le régime parlementaire s'y est affirmé et a permis plusieurs alternances au pouvoir entre les deux grandes forces qui animent la vie politique : l'ADI et le MLSTP.
Certains candidats ont fait campagne en dénonçant la corruption qui afflige selon eux le pays. Dans son rapport 2020 sur l'Indice de perception de la corruption dans le monde, l'ONG Transparency International a classé Sao Tomé-et-Principe au 66e rang sur 180 pays.
Le pays dépend à environ 90% de l'aide internationale pour ses investissements d'infrastructures et ses importations de produits finis. Ses principaux revenus propres sont issus des exportations de cacao, de café, ainsi que du tourisme. L'agriculture vivrière sur des terres très fertiles et irriguées par des pluies abondantes, ainsi que la pêche artisanale assurent cependant une grande partie de la nourriture quotidienne.
L'archipel - formé de deux îles principales, Sao Tomé et Principe -, où l'immense majorité des enfants sont scolarisés et où les crèches sont nombreuses, figure au 135e rang mondial sur quelque 190 pays dans le dernier classement de l'ONU pour l'Indice de Développement Humain (IDH). En 2017, les deux tiers de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
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