Tunisie : Le ministre de la Santé limogé en plein pic de contamination

Publié le 20 juil. 2021 à 20:02 Modifié le 20 juil. 2021 à 23:02

  • Tunisie : Le ministre de la Santé limogé en plein pic de contamination

Le ministre tunisien de la Santé Faouzi Mehdi a été limogé mardi soir, à l'issue du premier jour d'une campagne de vaccination exceptionnelle ouverte à tous les adultes pour la plus importante fête musulmane, en plein pic de contamination au coronavirus.

Le ministre tunisien de la Santé Faouzi Mehdi a été limogé mardi soir, à l'issue du premier jour d'une campagne de vaccination exceptionnelle ouverte à tous les adultes pour la plus importante fête musulmane, en plein pic de contamination au coronavirus.


Le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi a décidé de limoger le ministre de la Santé Faouzi Mehdi, ont annoncé ses services dans un communiqué lapidaire, sans expliquer les raisons de ce limogeage, alors que le gouvernement est déjà affaibli par des tensions.


M. Mehdi est à l'origine de l'ouverture temporaire de la vaccination à tous les Tunisiens de plus de 18 ans pendant deux jours mardi et mercredi, à l'occasion des jours fériés de l'Aïd al-Adha, la plus importante des fêtes musulmanes.


Cette ouverture a entraîné une ruée dans les 29 centres de vaccination concernés, causant des scènes de bousculades et de nombreuses déceptions face à l'épuisement rapide des doses disponibles.


Face au succès de l'opération, le ministère de la Santé avait annoncé plus tôt dans la journée qu'il la poursuivrait "pendant les prochains jours" avant de restreindre l'accès à la vaccination aux plus de 40 ans dès mercredi pour éviter de nouvelles cohues.


Le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, deviendra ministre de la Santé par intérim, dans un gouvernement déjà affaibli par le départ de nombreux ministres non remplacés après un remaniement resté inabouti.


Le président Kaïs Saïed, qui jouit d'une importante popularité, a refusé en janvier de laisser prêter serment des ministres pourtant validés par le Parlement. Résultat : le gouvernement compte depuis de nombreux ministres intérimaires cumulant plusieurs fonctions, notamment à la Justice, ou à l'Intérieur.


Le président, en froid avec le principal parti parlementaire, le mouvement d'inspiration islamiste Ennahdha, avait nommé M. Mechichi en août dernier.


Mais ce dernier avait lancé ce remaniement, qui concernait une dizaine de ministres, en coordination avec Ennahdha pour assurer au gouvernement le soutien de sa coalition parlementaire.


Le ministère de la Santé avait alors été attribué à un médecin de Sousse (est), mais Faouzi Mehdi avait finalement conservé son portefeuille à la faveur de cette crise politique.