La condamnation de Jacob Zuma à 15 mois de prison ferme pour outrage sera réexaminée par la Cour constitutionnelle lors d'une nouvelle audience en juillet, après une demande d'annulation de l'ex-président sud-africain, selon un document dont l'AFP a eu copie samedi.
"L'audience a été fixée au 12 juillet", a déclaré la plus haute juridiction du pays qui a condamné mardi l'ancien dirigeant, 79 ans, pour avoir à plusieurs reprises refusé de témoigner dans le cadre d'enquêtes pour corruption d'Etat. Cette décision, qualifiée d'"historique", ne peut pas faire l'objet d'un appel.
M. Zuma, qui n'a vraisemblablement pas l'intention de rendre la tâche facile aux autorités, a déposé vendredi un recours demandant à la Cour constitutionnelle de purement et simplement annuler sa décision.
Estimant que les juges ont outrepassé leurs droits et invoquant "sa santé instable", il remet en question une peine "cruelle et dégradante" qu'il considère inappropriée pour des faits d'outrage à la justice.
Selon l'expert en droit constitutionnel, Lawson Naidoo, cette nouvelle audience "ne suspend pas automatiquement le jugement" et sauf décision contraire, M. Zuma doit toujours se constituer prisonnier d'ici dimanche.
La Cour a prévu que si l'ancien président ne se rend pas de lui-même aux autorités, la police viendra l'arrêter pour le conduire en prison où il purgera sa peine. Après sa condamnation, des centaines de fidèles du leader charismatique ont peu à peu afflué aux abords de sa vaste propriété de Nkandla, dans la campagne zouloue.
Cette demeure est connue pour avoir été rénovée aux frais des contribuables pour 20 millions d'euros pendant sa présidence (2009-2018). Le bâtiment principal, au toit de chaume et entouré de plusieurs dépendances, domine la vallée de ce coin rural de l'est du pays.
Vêtus de la traditionnelle peau de léopard et armés de lances, des guerriers zoulous sont venus samedi montrer leur soutien. Des femmes, seins nus, arborant des colliers et des bandeaux, ont dansé et chanté sur des musiques traditionnelles.
"Je suis ici parce que j'aime Zuma", a déclaré un partisan à l'AFP. "Quand il était à la tête du pays, il n'y avait pas de problème d'électricité, il n'y avait pas de confinement, ni de Covid". Plusieurs membres du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), sont entrés et sortis de la résidence dans la journée, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Le président Zuma est de bonne humeur, il a le moral, comme nous", a lancé après une visite l'un de ses proches, l'ancien secrétaire général de l'ANC, Ace Magashule.
Jacob Zuma prendra publiquement la parole dimanche à Nkandla, a indiqué sa fondation. Samedi en fin de journée, près de sa résidence, de nombreux supporters prévoyaient de rester pour la nuit. L'un d'entre eux a affirmé à l'AFP qu'il ne partirait pas avant d'être sûr que "Msholozi", nom de clan de Jacob Zuma, "est en sécurité".
Redoutant des tensions, l'ANC a envoyé une délégation dans la province pour appeler au calme et la présence policière a été renforcée.
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