Niger : quinze civils tués dans l'ouest près du Mali (gouvernement)

Publié le 12 août 2021 à 06:50 Modifié le 28 juin 2022 à 03:52

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Crédit Photo: Autre Presse

Quinze civils ont été tués lundi au Niger lors d'une attaque dans la zone de Banibangou (ouest), près du Mali, où 33 personnes ont été tuées fin juillet par des jihadistes présumés, a annoncé le gouvernement mercredi.

Quinze civils ont été tués lundi au Niger lors d'une attaque dans la zone de Banibangou (ouest), près du Mali, où 33 personnes ont été tuées fin juillet par des jihadistes présumés, a annoncé le gouvernement mercredi. 


Lundi "aux environs de 14h00 (13h00 GMT), des individus armés non encore identifiés ont mené une attaque" contre un village du département de Banibangou, ciblant "des populations travaillant dans un champs" et qui "s'est soldée par la mort de 15 personnes et deux autres blessées", indique le ministère nigérien de l'Intérieur dans un communiqué.


Le département de Banibangou se trouve dans la région de Tillabéri, zone dite des "trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali, théâtre depuis des années d'actions sanglantes de groupes jihadistes liés à Al Qaïda et à l'Etat islamique (EI).


Le 25 juillet, 14 civils avaient été tués dans le village de Wiyé, et trois jours plus tard, le 28 juillet, 19 personnes avaient été massacrées dans le village de Dèye Koukou, dans le même département de Banibangou, selon les autorités. Les assaillants étaient venus à moto et certaines victimes avaient été froidement abattues alors qu'elles travaillaient dans leurs champs, d'après des témoins.


Comme après ces deux attaques, le ministère nigérien de l'Intérieur a assuré mercredi que des "dispositions sécuritaires et sanitaires" étaient renforcées dans la zone et qu'une enquête avait été ouverte pour retrouver les auteurs de ces tueries.


Human Rights Watch (HRW) a affirmé mercredi que plus de 420 civils avaient été tués depuis le début de l'année dans l'ouest du Niger dans des attaques menées par des groupes jihadistes, qui ont également contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir. 


Selon des bilans officiels, 307 civils ont été massacrés entre janvier et mars : 100 en janvier à Tchoma Bangou et Zaroumadereye, 66 le 15 mars lors d'attaques de véhicules qui rentraient d'un grand marché dans la région de Tillabéri, et 141 le 21 mars dans des localités, hameaux et campements de la région de Tahoua, également proche du Mali.


Les régions de Tillabéri et Tahoua demeurent instables malgré d'importants efforts pour tenter de les sécuriser.

Un contingent de 1.200 soldats de l'armée tchadienne, réputée la plus aguerrie de la région, a été déployé dans la zone des "trois frontières", dans le cadre de la force multinationale antijihadiste du "G5 Sahel" regroupant cinq pays (Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad).


Dans le sud-est, le Niger doit également faire face aux atrocités des jihadistes nigérians de Boko Haram et de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap).