Les autorités guinéennes ont demandé jeudi à la Côte d'Ivoire de procéder à une nouvelle analyse de la jeune Guinéenne chez qui le virus Ebola a été détecté à Abidjan, évoquant des "interrogations" sur le diagnostic initial.
Un cas de fièvre hémorragique Ebola a été détecté samedi à Abidjan chez une jeune Guinéenne de 18 ans, arrivée en Côte d'Ivoire le 11 août en provenance de la ville guinéenne de Labé (nord), un trajet de plus de 1.500 km qu'elle a fait par la route.
"L'amélioration des symptômes de la maladie et l'amélioration du tableau clinique en 48 heures suscitent des interrogations, connaissant l'évolution classique de la maladie", a écrit le ministre guinéen de la Santé, Rémy Lamah, dans un courrier officiel consulté par l'AFP.
Le ministre a également souligné, dans cette lettre adressée à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), que l'équipe médicale guinéenne envoyée à Abidjan n'avait pas pu avoir accès à la patiente.
La ville de Labé, d'où est originaire la jeune Guinéenne, "n'a pas enregistré de cas de maladie à virus Ebola durant les épisodes nationaux de 2014-2016 et de 2021", a souligné Rémy Lamah.
"Considérant tout ce qui précède, la Guinée sollicite auprès des autorités ivoiriennes à travers l'OMS une reconfirmation de ce cas à travers l'Institut Pasteur de Dakar et si possible un autre laboratoire accrédité", a ajouté le ministre.
Lors de son voyage, la jeune fille a notamment traversé la Guinée forestière, où s'était déclenchée l'épidémie de 2021, mais aussi celle qui a frappé l'Afrique de l'Ouest entre la fin 2013 et 2016.
Ce cas a été détecté moins de deux mois après que la Guinée - l'un des pays les plus pauvres au monde - a déclaré la fin d'une épidémie d'Ebola qui avait éclaté au début de l'année, faisant douze morts.
La Guinée a déjà été sévèrement éprouvée par la fièvre hémorragique due au virus Ebola, qui y avait tué 2.500 personnes entre fin 2013 et 2016 et qui avait fait plus de 11.300 morts, y compris chez ses voisins liberien et sierra-léonais, deux autres des pays parmi les plus pauvres au monde. Un bilan sous-évalué de l'aveu même de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
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