Dix-neuf personnes ont été tuées et deux autres blessées lors d'une attaque de jihadistes présumés contre un village de la région de Tillabéri (ouest du Niger), dans la zone dite des "trois frontières", a annoncé samedi le ministère nigérien de l'Intérieur.
"L'attaque qui a ciblé des populations civiles au moment où elles accomplissaient la prière (du soir) s'est provisoirement soldée par la mort de 19 personnes et deux blessés", précise un communiqué du ministère lu à la radio publique.
L'attaque a été perpétrée "vers 21H00 (20H00 GMT)" contre le village de Theim situé dans la commune d'Anzourou "par des individus armés venus à pieds et non encore identifiés", souligne le ministère.
Plus tôt, un élu local a affirmé à l'AFP que l'attaque de fidèles qui priaient dans une mosquée avait fait "dix-sept morts et cinq blessés". Un habitant de Tillabéri, la capitale régionale avait aussi annoncé "une dizaine de morts".
Les assaillants "ont garé les motos à une certaine distance" de Theim, "puis sont venus opérer à pied", a expliqué à l'AFP un autre élu local. Le ministère de l'Intérieur annonce l'ouverture "d'une enquête judiciaire" afin de "retrouver et traduire devant les tribunaux les acteurs de cet acte purement lâche et criminel".
"Des dispositions sécuritaires ont été renforcées dans la zone", assure-t-il. Theim est situé à une vingtaine de kilomètres de Zibane Koira-Zéno, Zibane Koira-Tégui et de Gadabo, trois autres villages de la commune d'Anzourou ciblés à plusieurs reprises par le passé. En mars, 13 personnes avaient été tuées par des jihadistes présumés et en mai, une série d'attaques avaient contraint plus de 11.000 habitants à fuir leurs foyers.
Ce "déplacement massif" de population était dû aux "attaques récurrentes" contre les civils, selon la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), citant les "assassinats, viols, extorsions de biens et vols de bétail", perpétrés par "les éléments présumés de groupes armés non étatiques opérant le long de la frontière avec le Mali".
Les groupes jihadistes opérant dans la zone dite "des trois frontières" entre Niger, Mali et Burkina Faso, sont notamment affiliés à Al-Qaïda ou à l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS). Des députés de cette région ont réclamé vendredi un renforcement des mesures de sécurité dans cette zone instable de près de 100.000 km2, où cohabitent les ethnies djerma, peule, touareg et haoussa.
En un mois, 98 civils et 19 gendarmes ont été tués dans trois départements de la région : Banibangou, Torodi et Abala, rappellent les élus.
Le dernier massacre de civils remonte au 16 août, dans le village de Darey-Daye (Banibangou) où des hommes armés à moto, ont tué 37 personnes travaillant dans un champ, dont quatre femmes et treize mineurs, selon un bilan officiel.
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