Le ministre malien des Affaires étrangères a demandé à Washington, lors d'une visite aux Etats-Unis, de lever son blocage pour l'acquisition d'un avion militaire de transport, qui aurait dû être livré en août.
Le ministre Abdoulaye Diop s'est rendu du 16 au 20 août aux Etats-Unis, où il a notamment rencontré le chef de la diplomatie américaine pour l'Afrique, Robert Godec.
"Le ministre a sollicité l'accompagnement des USA pour faire face à l'ensemble des défis auquel le Mali est confronté, au lieu de se focaliser uniquement sur le financement des élections", selon un communiqué de l'ambassade malienne aux Etats-Unis, rendu public dimanche.
Le colonel Assimi Goïta, nouvel homme fort du Mali depuis le coup d'Etat qui a renversé il y a un an, le 18 août 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta, s'est engagé à céder la place à des civils, après des élections prévues en février 2022.
Le ministre, qui rappelle aux Américains que le Mali s'est engagé "à diversifier ses partenaires", "a également souligné la nécessité de renforcer la capacité opérationnelle des forces armées par la levée du blocage sur la licence d'exportation de l'avion Casa C-295 dont le transpondeur est d'origine américaine (...). Le premier Casa a permis, en plus des interventions humanitaires dans les zones d'accès difficile, le transport de près de 50.000 personnes entre 2016 et 2020".
Un second exemplaire de cet avion militaire de transport tactique d'Airbus, avec une capacité d'emport de 48 à 71 passagers et de 7 tonnes de fret, aurait dû être livré en 2021, afin de renforcer les capacités de déploiement de l'armée malienne, notamment dans le nord du pays.
Selon le ministère des Affaires étrangères malien, les Américains bloquent la livraison de l'appareil en raison "d'allégations d'utilisation d'enfants soldats par le Gatia", un groupe armé touareg pro-gouvernemental notamment accusé de "crimes de guerre" par la Commission internationale sur le Mali établie par l'ONU.
M. Diop a assuré ses interlocuteurs de "l'engagement des autorités à travailler à un retour rapide à l'ordre institutionnel à l'issue d'élections transparentes, libres et crédibles".
Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste et djihadistes dans le Nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, malgré le soutien de la communauté internationale et l'intervention de forces de l'ONU, africaines et françaises.
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