Centrafrique : L'ONU retire les Casques bleus gabonais après des accusations d'abus sexuels

Publié le 16 sept. 2021 à 11:10 Modifié le 3 juil. 2022 à 08:23

  • Centrafrique : L'ONU retire les Casques bleus gabonais après des accusations d'abus sexuels

L'ONU a ordonné mercredi le retrait des quelque 450 Casques bleus gabonais de sa force de maintien de la paix en Centrafrique après des accusations d'exploitation et d'abus sexuels sur lesquels le gouvernement de Libreville a ouvert une enquête.

L'ONU a ordonné mercredi le retrait des quelque 450 Casques bleus gabonais de sa force de maintien de la paix en Centrafrique après des accusations d'exploitation et d'abus sexuels sur lesquels le gouvernement de Libreville a ouvert une enquête.

 

"Ces dernières semaines, des faits d'une particulière gravité, contraires à l'éthique militaire et à l'honneur des armées, commis par certains éléments des bataillons gabonais (...) ont été rapportés", écrit le ministère gabonais de la Défense dans un communiqué transmis à l'AFP.

 

"Suite aux nombreux cas d'allégations d'exploitation et d'abus sexuels en cours de traitement, les Nations unies ont décidé ce jour du retrait du contingent gabonais de la Minusca", la mission de maintien de la paix de l'ONU en Centrafrique, et "une enquête a été ouverte par le Gabon", précise le texte.

 

La Minusca a invoqué "des allégations d’abus sexuels sur cinq filles" dans une localité du centre du pays et l'ONU à New York a insisté sur le fait que sa décision était également fondée sur des faits plus anciens.

 

"Depuis 2015, en tenant compte de ces dernières, ce sont 32 allégations d'exploitation et d'abus sexuels que nous avons enregistrées concernant 81 présumés auteurs de la République du Gabon, tous militaires des contingents actuellement ou anciennement déployés au sein de la Minusca", a précisé à New York le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric, ajoutant : "six de ces allégations ont été étayées par une enquête".

   

La Minusca a été déployée par l'ONU en avril 2014 pour tenter de mettre fin à la sanglante guerre civile qui a suivi un coup d'Etat l'année précédente contre le président François Bozizé. Les combats qui ont suivi entre la coalition de groupes armés qui l'avait renversé, la Séléka, à majorité musulmane, et des milices soutenues par le chef de l’Etat déchu, les anti-balakas, dominées par les chrétiens et les animistes, ont culminé en 2014 et 2015.