Le président de la Guinée équatoriale a étendu vendredi de manière drastique l'obligation vaccinale, réinstauré un couvre-feu et durci les conditions de voyage, en invoquant une troisième vague "inquiétante" de Covid-19 dans ce petit pays d'Afrique centrale.
Le décret impose désormais un cycle complet de vaccination à tous les fonctionnaires quand seuls ceux relevant de la santé, de la sécurité et de l'éducation y étaient soumis. Mais aussi et surtout à toute personne qui effectue physiquement une démarche auprès d'une administration. Même obligation pour tout étudiant de plus de 18 ans pour s'inscrire dans une école ou à l'université.
Mais le décret ne dit rien du délai restant aux fonctionnaires pour se faire vacciner. "A compter du 17 septembre et jusqu'au 15 octobre, un couvre-feu est instauré de 18H00 à 6H00", selon ce décret qui annonce aussi le "déploiement de forces de l'ordre pour le faire respecter".
Le chef de l'Etat, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui dirige à 79 ans ce petit Etat pétrolier d'une main de fer depuis plus de 42 ans, invoque une "troisième vague d'infections (...) observée avec une profonde inquiétude", dans un décret présidentiel lu en boucle à la Radiotélévision de Guinée équatoriale (RTVGE), média d'Etat.
Depuis mi-août, Malabo fait état d'une troisième vague de Covid-19 même si, comme nombre de ses voisins d'Afrique équatoriale, le pays a jusqu'alors été relativement épargné par le virus, avec un total cumulé affiché de 11.063 cas depuis avril 2020 et 137 morts pour une population de quelque 1,4 million d'habitants répartis sur la partie continentale et les cinq îles qui composent le pays.
Ces chiffres du ministère de la Santé ont cependant connu une hausse plus brutale ces sept derniers jours avec 771 nouvelles infections annoncées et cinq décès pour 1.414 cas actifs.
Seules quelque 161.000 personnes ont reçu deux injections de vaccin à ce jour, et plus de 214.000 une seule, selon le ministère.
Le décret durcit également les conditions de voyage : en plus du test PCR négatif maintenu, tout passager d'un avion ou d'un navire devra produire un certificat de vaccination. Et le président Obiang réduit le nombre de rotations aériennes autorisées à une par semaine par compagnie pour les vols internationaux et trois pour les liaisons entre les parties continentale et insulaires. Tout passager en provenance de l'étranger sera soumis à une quarantaine de cinq jours à l'hôtel à ses frais.
Le prix des tests PCR pour voyager fait cependant grincer des dents dans ce pays exportateur de gaz et de pétrole mais où la grande majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté : 5.000 francs CFA (7,50 euros) pour un trajet domestique et 50.000 pour l'étranger (75 euros).
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