Nigéria : La police disperse une procession chiite

Publié le 29 sept. 2021 à 07:04 Modifié le 3 juil. 2022 à 03:41

  • Nigéria : La police disperse une procession chiite

La police nigériane a annoncé mardi l'arrestation de dizaines d'adeptes chiites appartenant à un groupe interdit après des affrontements au cours d'une procession religieuse à Abuja.

La police nigériane a annoncé mardi l'arrestation de dizaines d'adeptes chiites appartenant à un groupe interdit après des affrontements au cours d'une procession religieuse à Abuja.

 

La police a affirmé que la dispersion du rassemblement n'a pas fait de victimes, mais selon un responsable du Mouvement islamique du Nigeria (MIN, interdit) ces violences ont causé la mort de huit de ses membres. 

 

Le MIN, inspiré par la Révolution islamique en Iran à la fin des années 1970, est aujourd'hui encore proche de Téhéran et rencontre une grande hostilité au Nigeria, où l'élite musulmane sunnite ne cache pas ses affinités avec l'Arabie saoudite. 

 

Le mouvement a été interdit par les autorités nigérianes en 2019. Ses manifestations ont souvent été organisées à Abuja, en particulier à la suite de l'arrestation de leur chef religieux Ibrahim Zakzaky.

 

Ibrahim Zakzaky, fondateur du MIN, était détenu avec son épouse Zeenah Ibrahim depuis décembre 2015, après que des violences eurent éclaté pendant une procession religieuse à Zaria (Nord). L'armée avait tiré, faisant plus de 350 morts, pour la plupart des chiites non armés, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

 

Ibrahim Zakzaky et son épouse ont été libérés le mois dernier. Mais le dirigeant de la minorité chiite fait toujours face à des accusations de terrorisme et de trahison, selon les procureurs.

 

La police nigériane a déclaré que les forces de sécurité ont interpellé mardi à Abuja des membres du MIN qui les ont attaquées avec des cocktails Molotov et des pierres, et ont arrêté 57 suspects.

 

"Les malfaiteurs (...) ont été rapidement interceptés par les agents de sécurité et dispersés pour les empêcher de perturber davantage l'ordre public", a indiqué la police dans un communiqué.

 

Mais selon un responsable du MIN, huit adeptes ont été tués par les forces de sécurité qui ont tiré à balles réelles sur les manifestants.

 

"Ceux qui étaient présents avaient commencé à se disperser. C'est alors que sont arrivées les forces de sécurité (qui ont fait preuve de) toutes sortes de sauvageries", a déclaré ce représentant, Abdullahi Muhammad Musa.

 

Un porte-parole du mouvement, Ibrahim Musa, avait dans un premier temps évoqué deux morts. "Nous étions presque en train de finir notre manifestation lorsque la police et l'armée sont arrivées et ont commencé à tirer", avait-il déclaré.

 

La minorité chiite nigériane compterait quelque 4 millions de fidèles, sur 80 à 85 millions de musulmans au Nigeria. Le Sud du pays est lui majoritairement chrétien.