La junte qui a pris le pouvoir il y a une semaine au Burkina Faso a rétabli lundi la Constitution qu'elle avait suspendue, le jour d'une rencontre avec une délégation conjointe de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'ONU.
Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, junte) "assure la continuité de l'Etat en attendant la mise en place des organes de transition", indique un "acte fondamental" de 37 articles, lu à la télévision nationale par un de ses membres, le lieutenant-colonel Cyprien Kaboré.
Il précise que "l'acte fondamental lève la suspension de la Constitution", qu'il complète jusqu'au retour à l'ordre constitutionnel à une date qui n'est pas précisée. "Le MPSR est l'organe central de définition et d'orientation de la politique sécuritaire, économique, sociale, de développement et de la restauration de l'intégrité territoriale", poursuit le texte.
Il précise que le président du MPSR est le "président du Faso, chef de l'Etat, chef suprême des forces armées nationales". L'acte fondamental garantit l'indépendance de la justice et la présomption d'innocence, ainsi que les libertés fondamentales contenues dans la Constitution, en particulier la liberté de circuler, la liberté d'expression et celle de la presse.
Un décret lu à la télévision a par ailleurs mis fin aux fonctions du chef d'état-major des armées, Gilbert Ouedraogo, dans un pays en proie depuis 2015 à des attaques de groupes jihadistes de plus en plus fréquentes, que le pouvoir du président renversé Roch Marc Christian Kaboré n'a pas réussi à contenir.
L'annonce du rétablissement de la Constitution intervient le jour de la visite à Ouagadougou d'une délégation conjointe de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'ONU, conduite par Shirley Ayorkor Botchway, la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, et Annadif Mahamat Saleh, le représentant spécial de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (Unowas).
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