Burkina: appel à la libération d'un officier accusé d'avoir projeté un coup d'Etat

Publié le 11 oct. 2022 à 14:42

  • Burkina: appel à la libération d'un officier accusé d'avoir projeté un coup d'Etat

Des partisans d'un officier burkinabè, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, écroué depuis mi-janvier pour des faits présumés de "tentative de déstabilisation des institutions" du Burkina Faso peu avant le putsch du 24 janvier, ont appelé mardi à sa libération, menaçant de descendre dans la rue.

"Nous lançons un appel à toute la population à se mobiliser pour des actions à venir si la promesse des nouvelles autorités d’examiner le dossier politico-judiciaire" n’est pas suivie de la "libération du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana dans les jours qui suivent", a déclaré le porte-parole de ses partisans, Boris Guissou.

Écroué depuis le 14 janvier à la maison d'arrêt et de correction des armées (Maca) de Ouagadougou, M. Zoungrana est poursuivi pour "tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat", "détournement de biens publics, faux et usage de faux, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux".

Brandissant des pancartes avec la mention "Libérez le lieutenant-colonel Zoungrana", ses partisans ont assuré que "sa place est au front, dans la lutte contre le terrorisme et non à la Maca".

Ex-chef de corps du 12e régiment d'infanterie commando, basé à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, le lieutenant-colonel, âgé de 41 ans, avait passé le témoin le 21 décembre 2021, avant de regagner Ouagadougou où il attendait une nouvelle affectation. 

Ancien commandant du groupement des forces du secteur ouest, engagées dans la lutte antiterroriste dans ce pays régulièrement endeuillé par des attaques jihadistes, il avait été décoré pour ses faits d'armes, notamment pour avoir repris des localités assiégées.

Outre M. Zoungrana, une dizaine d'autres personnes - militaires et civils - ont été mises en examen dans le cadre de cette affaire survenue quelques jours avant le putsch du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le 24 janvier le président Roch Marc Christian Kaboré.

Depuis, un nouveau putsch mené par le capitaine Ibrahim Traoré a chassé Damiba.

Le 30 septembre, lors de manifestations en soutien à ce jeune capitaine de 34 ans, plusieurs manifestants avaient appelé à la libération du lieutenant-colonel Zoungrana.

"En attendant que la lumière soit faite" sur cette affaire, le nouvel homme fort du Burkina Faso avait appelé les populations "au calme et à la retenue".