Portant des bannières et des drapeaux, un groupe de manifestants s’est rassemblé le long de la grande autoroute près de Lekki, avant que la police ne tire des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour les disperser, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Aucune justice n’a été trouvée pour les personnes décédées, aucune justice n’a été trouvée pour les personnes blessées et aucune responsabilité n’a été établie", a déclaré le militant Feyikemi Abudu à la chaîne de télévision Arise News lors du rassemblement.
Le porte-parole de la police de Lagos, Benjamin Hundeyin, a déclaré que certains manifestants avaient été dispersés en raison de leur comportement.
Des manifestations contre le pouvoir avaient eu lieu en 2020 pour dénoncer les brutalités policières, un mouvement baptisé #EndSARS ("en finir avec la SARS"), du nom d'une unité spéciale de la police accusée depuis des années de racket, de torture et de meurtre.
Ce mouvement avait pris fin quand l'armée et la police avaient ouvert le feu le 20 octobre 2020 au péage de Lekki à Lagos, lieu de rassemblement emblématique des contestataires.
Selon Amnesty International, au moins dix manifestants pacifiques avaient été tués au péage, ce que le gouvernement fédéral dément. Fin 2021, une commission d'enquête indépendante avait conclu que la répression le soir du 20 octobre 2020 à Lagos s'apparentait à un "massacre".
Il s'agissait des plus grandes manifestations de l'histoire moderne du pays le plus peuplé d'Afrique.
La bonne gouvernance, l'emploi et la lutte contre l'insécurité seront aux coeur des préoccupations de la jeunesse lors des élections générales de février, qui désigneront le successeur du président Muhammadu Buhari qui ne se représente pas au terme de ses deux mandats, comme le prévoit la Constitution.
Amnesty international a rappelé jeudi que plus de 40 manifestants de 2020 étaient toujours derrière les barreaux alors que les enquêtes sur les violences policières n'ont toujours pas abouti.
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