Les électeurs du pays le plus peuplé d'Afrique s'apprêtent à se rendre aux urnes le 25 février prochain dans un climat de violences quasi-généralisées, entre attaques de groupes jihadistes ou criminels dans le nord et troubles séparatistes dans le sud-est.
Les deux bureaux attaqués dans la nuit de mercredi à jeudi sont situés dans les Etats d'Ogun et d'Osun, dans le sud-ouest, une région généralement considérée comme moins volatile que les autres.
"Notre bureau situé dans le district d'Abeokuta South (Ogun) a été attaqué et incendié. L'incident s'est produit vers 01H15 ce matin lorsque des personnes non identifiées ont maîtrisé le personnel de sécurité et mis le feu à l'ensemble du bâtiment", a indiqué la Commission électorale (Inec) dans un communiqué publié jeudi après-midi.
Le bâtiment a été totalement détruit. Il contenait du matériel électoral, notamment "904 urnes" et "65.699 cartes d'électeur (PVC) non collectées."
Dans l'Etat voisin d'Osun, un bureau situé dans le district d'Ede South a également été attaqué dans la nuit par "des hommes non identifiés", qui ont mis le feu à une partie du bâtiment. "Seuls quelques meubles ont été détruits", est-il précisé dans le communiqué.
Une enquête de police a été ouverte.
"À seulement 106 jours des élections générales de 2023, alors que la Commission a commencé à acheminer du matériel vers ses bureaux dans tout le pays, ces attaques simultanées sont très inquiétantes", a souligné Festus Okoye, le commissaire national de l'Inec cité dans le communiqué.
Il a aussi dénoncé "la multiplication des attaques contre les partisans de divers partis politiques depuis le début de la campagne il y a à peine deux mois et l'utilisation d'un langage haineux et incendiaire par certains hommes politiques considéré comme extrêmement inquiétant".
De nombreux bureaux de la Commission électorale ont été les cibles d'attaques cette année, particulièrement dans le sud-est où des groupes séparatistes souhaitent faire sécession du reste du Nigeria.
Après deux mandats consécutifs, le président Muhammadu Buhari, 79 ans, ne se représente pas, comme le prévoit la Constitution. Son successeur héritera de la gestion d'un pays de 215 millions d'habitants faisant face à d'immenses défis et actuellement en proie à une grave crise économique.
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