Avec la France, "nous menons des opérations à notre frontière avec le Mali qui se passent dans d'excellentes conditions", décrit le chef d'Etat nigérien, dont le pays a accepté le maintien d'une base aérienne française à Niamey et l'appui de soldats pour l'aider à lutter contre les jihadistes à la frontière malienne.
"Quand nous éliminons 16 terroristes le 11 novembre, en quoi cela pourrait-il provoquer un sentiment contre les Français?", fait-il valoir.
"Nous avons une petite opinion à Niamey, qui s'exprime par moments mais qui ne mobilise guère les foules. En ce qui concerne le Niger dans son ensemble, je n'ai pas l'impression d'avoir affaire à un sentiment antifrançais d'envergure", souligne-t-il.
Interrogé sur les négociations annoncées par Niamey avec des groupes jihadistes, le président Bazoum estime que "c'est grâce à ces discussions que nous avons une relative accalmie dans les régions d'Abala, de Tillabéri et dans certains endroits proche de la frontière avec le Burkina Faso".
"Nous avons la télécommande entre nos mains. Elle n'est pas dans celles de la France", conclut-il.
L'armée française a achevé en août son départ du Mali après neuf ans de présence, alors que la junte au pouvoir travaille désormais - même si elle s'en défend - avec le sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner.
Quelque 3.000 militaires français restent déployés au Niger, au Tchad et au Burkina Faso. Mais la France veut déployer une nouvelle stratégie en Afrique pour y réduire l'exposition et la visibilité de ses forces militaires et se concentrer sur "la coopération et l'appui", en termes d'équipement, de formation ou de renseignement avec les pays partenaires, selon la présidence française.
Vendredi à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, une manifestation contre la France a été dispersée à coups de gaz lacrymogène par la police. Le lendemain, Le Premier ministre du Burkina a critiqué les "partenaires" internationaux de son pays qui n'ont "pas toujours été loyaux", selon lui, dans la lutte antijihadiste que ce pays sahélien mène depuis plusieurs années.
"Comment comprendre que le terrorisme gangrène notre pays depuis 2015, dans l'indifférence, si ce n'est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires?", a estimé Apollinaire Kyélem de Tembela dans sa déclaration de politique générale, devant les députés, sans citer de pays.
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