Et dans cette offensive de charme pour séduire des partenaires africains parfois réticents, les Etats-Unis ont mis la main au portefeuille, promettant de consacrer "55 milliards de dollars à l'Afrique sur trois ans", selon la Maison Blanche.
Ces fonds dont le détail sera distillé tout au long de ce sommet de trois jours sous la houlette du président Joe Biden, doivent en particulier être consacrés à la santé et à la réponse au changement climatique, a souligné lundi à la presse le conseiller présidentiel Jake Sullivan.
L'administration Biden a ainsi annoncé mardi l'octroi de jusqu'à 4 milliards de dollars d'ici 2025 pour l'embauche et la formation de personnels soignants en Afrique, tirant les leçons de la pandémie de Covid-19.
Le premier jour du sommet a également abordé le sujet de l'exploration de l'espace avec la signature par le Nigeria et le Rwanda des accords Artemis sous l'impulsion des Etats-Unis. Il s'agit des premiers pays africains à le faire.
Près d'une cinquantaine de dirigeants africains, dont certains très critiqués en matière de respect des droits humains, participent à ce sommet, le second de la sorte après celui organisé en 2014 sous la présidence de Barack Obama.
Le président Biden, qui ne s'est pas encore rendu en Afrique subsaharienne depuis le début de son mandat, doit intervenir mercredi et jeudi devant le sommet.
Il y plaidera notamment en faveur d'un rôle accru pour l'Afrique sur la scène internationale, avec un siège au Conseil de sécurité de l'ONU, et pour que l'Union africaine soit formellement représentée au G20.
Lors d'un forum organisé en marge du sommet avec la diaspora africaine aux Etats-Unis, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré mardi que la nouvelle stratégie des Etats-Unis se résumait à un seul mot: "partenariat".
Le tout, "en reconnaissant que nous ne pouvons pas régler seuls nos priorités partagées", a-t-il dit lors de ce forum au musée de l'Afrique dans la capitale des Etats-Unis.
Cette nouvelle stratégie avait été dévoilée l'été dernier annonçant une refonte de la politique des Etats-Unis en Afrique subsaharienne, pour y contrer la présence chinoise et russe.
La Chine est le premier créancier mondial des pays pauvres et en développement et investit massivement sur le continent africain, riche en ressources naturelles.
Outre les investissements, le changement climatique, l'insécurité alimentaire -- aggravée par la guerre en Ukraine -- ou encore les relations commerciales et la bonne gouvernance seront au centre de la rencontre.
La diplomatie américaine s'attend aussi à une "discussion robuste" sur une loi de l'an 2000 sur la croissance en Afrique liant la levée de tarifs douaniers aux progrès démocratiques et qui arrive à échéance en 2025.
- Conflits régionaux -
Le sommet et, en marge, sa cohorte de bilatérales, est aussi l'occasion d'aborder une série de conflits, de l'Ethiopie à la République démocratique du Congo (RDC).
La question de la sécurité en Afrique devait notamment être au centre d'une session de travail mardi après-midi en présence de M. Blinken.
Ce dernier doit par ailleurs s'entretenir mardi avec le président congolais Félix Tshisekedi, aux prises avec la rébellion du M23 qui s'est emparé ces derniers mois de larges pans de territoire dans l'est du pays.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali dément. Le président rwandais Paul Kagamé doit également être à Washington.
L'Ethiopie est aussi à l'ordre du jour en présence du Premier ministre Abiy Ahmed, un peu plus d'un mois après la signature d'un accord de paix, le 2 novembre, entre le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles tigréens, destiné à mettre fin à deux ans d'un conflit dévastateur.
Dans la matinée, les responsables américains se sont entretenus avec le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, saluant son action dans la lutte contre les islamistes radicaux shebab.
Les Etats-Unis se "félicitent de travailler aux côtés des courageuses forces somaliennes et continueront de soutenir les efforts de votre gouvernement", a affirmé le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.
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