A l'issue d'une audience de quelque sept heures entamée autour de 11H00 (GMT et locales) au palais de justice de Dakar, devant le juge d'instruction Oumar Maham Diallo, chaque camp a accusé l'autre d'avoir refusé de répondre aux questions, selon leurs déclarations à la presse.
Un important dispositif de sécurité avait été déployé dans toute la ville, notamment autour du tribunal.
La mise en cause d'Ousmane Sonko puis son arrestation en mars 2021 avaient contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes, de pillages et de destructions, qui avaient fait au moins une douzaine de morts.
M. Sonko, 48 ans, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2024, a été inculpé pour viols et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021, après avoir été visé en février 2021 par la plainte d'Adji Sarr, une employée d'un salon de beauté où il allait se faire masser.
"Ce n'était pas une confrontation, c'était un massacre", a brièvement commenté M. Sonko sur la télévision privée Dakaractu à l'issue de l'audience, devant son domicile à Dakar.
"J'ai été un peu déçue. Je m'attendais à une confrontation" mais "il (Sonko) a refusé de parler. Je n'ai pas reconnu Ousmane (Sonko). Il n'a pas répondu au doyen des juges, aux avocats et au procureur. Moi j'ai répondu à leurs questions", a dit à la presse Adji Sarr, devant le tribunal.
"C'est à eux (aux plaignants) d'apporter les preuves des accusations de viols. Ils n'ont donné aucune preuve. Elle (l'accusatrice Adji Sarr) a usé de son droit de ne pas répondre aux questions des avocats. Le non-lieu s'impose" dans cette affaire, a affirmé à la presse un avocat de Sonko, Henri Gomis, devant le tribunal à l'issue de l'audience.
"Ousmane Sonko a refusé de répondre aux questions du parquet et des avocats. A la barre du tribunal, les preuves vont sortir", a de son côté indiqué à la presse El Hadji Diouf, un avocat d'Adji Sarr, en allusion à un éventuel procès.
M. Sonko dénonce un "complot" pour torpiller sa candidature à la présidentielle de 2024. Le camp du président Macky Sall réfute toute instrumentalisation de la justice.
Ousmane Sonko, troisième à la présidentielle de 2019, tient un discours à la fois souverainiste, panafricaniste et social, pourfendant les élites et la corruption. Il pilonne aussi l'emprise économique et politique exercée selon lui par l'ancienne puissance coloniale française et les multinationales.
Le président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, reste muet sur ses intentions de se représenter pour la présidentielle de 2024.
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