Une manifestation a été organisée samedi à Bamako pour célébrer le départ des soldats français du Mali, à l'initiative de mouvements de soutien aux autorités de transition dominées par les militaires, sans mobiliser beaucoup de monde, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La manifestation a réuni quelques centaines de personnes sur la Place de l'indépendance, dans le centre de la capitale malienne, selon les journalistes présents.
"On est sorti pour chasser la France. On n'a pas besoin de la France. Qu'elle s’en aille !", a dit à l'AFP Issa Diarra parmi les manifestants. Il dit être "derrière (le chef de la junte, le colonel) Assimi (Goïta) et le Mali". "La France a été chassée. Si elle reste, elle devient une force d'occupation", a déclaré à l'AFP Siriki Kouyaté, membre de "Yerewolo Debout sur les remparts". Ce mouvement favorable à la junte au pouvoir et d'autres associations soutenant la même cause sont à l'initiative de la manifestation de samedi.
De précédentes manifestations organisées par les mêmes mouvements pour soutenir la junte, après deux coups d'Etat en août 2020 puis en mai 2021, avaient réuni des milliers de personnes à Bamako.
"Macron dégage du Mali", pouvait-on lire sur une banderole déployée samedi lors de la manifestation qui s'est déroulée sans incident, encadrée par les forces de l'ordre. La France et ses partenaires européens ont officialisé jeudi leur retrait militaire du Mali, conduisant les autres acteurs étrangers à s'interroger ouvertement sur leur engagement, et la Mission de l'Onu au Mali (Minusma) à étudier l'impact de ce désengagement.
Français et Européens ont invoqué les "multiples obstructions des autorités" maliennes. La junte au Mali est revenue sur son engagement d'organiser des élections en février 2022 pour le retour des civils au pouvoir. Elle invoque la nécessité de profondes réformes et s'arc-boute sur la souveraineté nationale depuis que les Etats ouest-africains ont infligé au Mali de lourdes sanctions économiques et diplomatiques le 9 janvier.
La prise du pouvoir à Bamako par des militaires n'a pas enrayé la spirale de violences qui frappe ce pays sahélien depuis l'invasion jihadiste en 2012.
Les violences parties du nord se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines.
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