Paris veut développer des partenariats de sécurité avec les pays d'Afrique de l'Ouest menacés par les jihadistes, a dit vendredi la ministre française des Armées, au lendemain de l'annonce du retrait des troupes françaises et européennes au Mali.
"Nous allons travailler avec des pays dans lesquels nous avons déjà une présence militaire et d'autres où ce n'est pas forcément encore le cas et avec lesquels il sera possible de développer des partenariats", a déclaré Florence Parly sur la radio publique France Info.
Les mouvements jihadistes, liés soit à Al-Qaïda soit au groupe Etat islamique (EI), "sont en train de se répandre vers le sud, ils sont en train aujourd'hui d'atteindre la frontière du nord de la Côte d'Ivoire, du Bénin, du Togo, potentiellement du Ghana", a-t-elle relevé.
L'hypothèse du potentiel déploiement de militaires français dans des nouveaux pays de la région est avancé par le président du Niger Mohamed Bazoum.
"Au regard des développements récents au Bénin, il est clair que ces pays ont des besoins. Il est prévisible qu’un certain nombre de ces forces soient disposées dans ces régions face à ces nouvelles menaces, ainsi qu’au Niger, qui est déjà dans la tourmente", a-t-il déclaré au Figaro, ajoutant que "les choses vont se préciser à partir du mois de juin et les protocoles seront affinés".
De récentes attaques dans le nord du Bénin ont fait 9 morts, dont un ancien militaire français. La force française antijihadiste Barkhane a ensuite tué 40 jihadistes impliqués dans l'attaque, lors d'une opération au Burkina Faso voisin.
Poussés dehors par la junte malienne, la France et ses partenaires européens ont officialisé jeudi leur retrait militaire du Mali après neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris, conduisant les autres acteurs étrangers à s'interroger ouvertement sur leur engagement.
Paris et ses partenaires souhaitent toutefois "rester engagés dans la région" sahélienne et "étendre leur soutien aux pays voisins du golfe de Guinée et d'Afrique de l'Ouest", selon une déclaration conjointe signée par 25 pays européens, africains et le Canada.
Hervé Grandjean, porte-parole du ministère des Armées français, a précisé à l'AFP vendredi que les discussions étaient en cours avec les pays concernés. Les modalités sont "à définir, en fonction des besoins des uns et des autres", a-t-il indiqué.
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