Le président nigérian Muhammadu Buhari a approuvé vendredi une modification de la loi électorale prévoyant la possibilité de transmettre électroniquement les résultats d'une élection dès le scrutin présidentiel de 2023, avec pour objectif affiché de réduire les risques de fraude.
Les scrutins au Nigeria ont été entachés à plusieurs reprises par des soupçons de fraudes depuis que le pays le plus peuplé d'Afrique a renoué avec un régime civil en 1999, après plusieurs décennies de dictatures militaires.
La nouvelle loi électorale autorise la commission électorale (Inec) à procéder à la transmission électronique des résultats du vote et à l'enregistrement électronique des électeurs pour aider à prévenir la fraude.
Elle rend possible également la publication de résultats provisoires immédiatement après le décompte dans les centres de vote.
Lors des scrutins précédents, les premiers résultats étaient connus plusieurs jours et parfois semaines après leur tenue dans ce pays où de nombreuses régions sont en proie à une grande insécurité - augmentant ainsi les possibilités de fraude, selon les organisations de la société civile.
"Il existe des dispositions saillantes et louables qui pourraient révolutionner positivement les élections au Nigeria grâce à l'introduction de nouvelles innovations technologiques", a déclaré le président Buhari lors de la signature de la nouvelle loi.
"Ces innovations peuvent garantir les droits constitutionnels des citoyens à voter et à le faire efficacement", a-t-il ajouté.
Le président Buhari, élu démocratiquement en 2015 avant d'être réélu en 2019, avait initialement rejeté une première modification de cette loi, qui prévoyait alors l'obligation pour les partis politiques de procéder à des primaires directes pour désigner leur candidat.
Dans cette nouvelle version, les partis politiques gardent la possibilité de choisir ou non ce mode de désignation des candidats.
M. Buhari quittera le pouvoir après deux mandats de quatre ans, et les tractations politiques pour désigner les candidats ont déjà commencé en vue de ce scrutin, qui doit se tenir en février 2023.
Aucun candidat n'a encore émergé pour remplacer M. Buhari, mais le parti au pouvoir, l'APC, a déjà plusieurs prétendants, dont l'influent ancien gouverneur de Lagos, Bola Tinubu.
La commission électorale indépendante du pays a été critiquée après la réélection du président Buhari en 2019, certains affirmant que le scrutin n'avait été ni libre ni transparent.
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