Londres va envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda pour décourager les clandestins

Publié le 14 avr. 2022 à 11:50 Modifié le 29 sept. 2022 à 16:22

  • Londres va envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda pour décourager les clandestins

Le Royaume-Uni a annoncé jeudi un projet controversé d'envoyer au Rwanda les demandeurs d'asiles arrivés illégalement et confié la surveillance de la Manche à la Royal Navy, espérant dissuader les traversées de clandestins qui ne cessent d'augmenter.

Le Royaume-Uni a annoncé jeudi un projet controversé d'envoyer au Rwanda les demandeurs d'asiles arrivés illégalement et confié la surveillance de la Manche à la Royal Navy, espérant dissuader les traversées de clandestins qui ne cessent d'augmenter.

 

Alors que le Premier ministre Boris Johnson avait promis de contrôler l'immigration, un des sujets clés dans la campagne du Brexit, le nombre de traversées illégales, très dangereuses, a triplé en 2021 et continue d'augmenter. Londres reproche régulièrement à Paris de ne pas en faire assez pour les empêcher.

 

"A partir d'aujourd'hui (...) toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda", a annoncé le dirigeant conservateur dans un discours dans un aéroport du Kent (sud-est de l'Angleterre).

 

Le Rwanda pourra accueillir "des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir", a-t-il ajouté, affirmant que ce pays d'Afrique de l'Est est "l'un des pays les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d'accueil et d'intégration des migrants."

 

Ce projet, susceptible donc de s'appliquer à tous les clandestins d'où qu'ils viennent (Iran, Syrie, Erythrée…), a suscité des réactions scandalisées des organisations de défense des droits de l'homme dénonçant son "inhumanité". L'opposition a jugé que le Premier ministre tentait de détourner l'attention après avoir reçu une amende pour une fête d'anniversaire en plein confinement. 

 

Désireux de regagner en popularité avant des élections locales en mai, Boris Johnson et son gouvernement cherchent depuis des mois à conclure des accords avec des pays tiers où envoyer les migrants en attendant de traiter leur dossier.

 

Une telle mesure est déjà appliquée par l'Australie avec des îles éloignées du Pacifique, une politique très critiquée.

 

En vertu de l'accord annoncé jeudi, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres sterling (144 millions d'euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu'il proposerait la possibilité "de s'installer de manière permanente au Rwanda s'ils le souhaitent".