Le Niger a décidé la semaine dernière de "suspendre" le transit des produits pétroliers destinés au Mali, une mesure antérieure et sans lien avec les récentes attaques de Bamako contre le président nigérien, ont assuré mardi plusieurs membres du gouvernement de Niamey.
Dans une note de service datée du 21 septembre, la direction générale des Douanes du Niger a annoncé "la suspension de la délivrance des autorisations de transit de produits pétroliers accordées aux usagers sur le Mali".
Les produits destinés à la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) sont toutefois exemptés de cette suspension, a ajouté cette note.
En outre, le texte a annoncé la "suspension" des autorisations "déjà délivrées" pour la fourniture des produits pétroliers au Mali et qui ne sont pas destinées à la mission onusienne.
"Cette mesure de suspension ne concerne pas les exportations des produits pétroliers raffinés du Niger qui continuent d'être exportés vers le Mali", a précisé dans un communiqué Tidjani Abdoulkadri, le porte-parole du gouvernement du Niger.
Cette décision a été prise trois jours avant les attaques du Premier ministre malien par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, à l'encontre du président nigérien Mohamed Bazoum.
À la tribune de l'ONU, il avait notamment accusé M. Bazoum "de ne pas être nigérien".
Selon M. Abdoulkadri la mesure de suspension "n'a rien à voir" avec ces déclarations.
"Il y a une coïncidence hasardeuse du calendrier que certains ont essayé d'interpréter comme étant une sorte de mesure de représailles à l'endroit du peuple frère malien. Il n'y a aucune corrélation", a de son côté expliqué le ministre des Finances du Niger, Ahmat Jidoud.
Selon le porte-parole du gouvernement du Niger, la douane nigérienne avait accordé en août dernier des autorisations à certaines sociétés pour acheminer des produits pétroliers du Nigeria vers certains pays voisins comme le Mali, via le Niger.
Mais, ces sociétés s'adonnaient à des "pratiques frauduleuses" en reversant leurs produits "exonérés et de taxes et des droits de douanes" sur le marché nigérien auquel ils n'étaient pas destinés, a-t-il justifié.
Une source douanière avait également invoqué à l'AFP des raisons "sécuritaires".
Les livraisons d'hydrocarbures destinées à la Minusma seront "escortées jusqu'à la frontière du Mali", a assuré cette source.
Au Niger et au Burkina Faso voisin, plusieurs sources font souvent état de détournements de camions transportant des hydrocarbures par des groupes jihadistes.
Le Niger et le Mali sont confrontés depuis des années aux attaques de groupes jihadistes affiliés à l'Etat islamique (EI) et Al-Qaïda.
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