Des progrès semblent avoir été accomplis vers une libération des 46 soldats retenus au Mali depuis le 10 juillet.
"Les choses vont s'arranger par la volonté de Dieu", a dit un haut responsable malien à un correspondant de l'AFP sous le couvert de l'anonymat. Il a invoqué les efforts de différents intervenants et ajouté : "Nous n'allons pas les décevoir".
La délégation, arrivée vers midi, est repartie en fin d'après-midi sans faire de déclaration. "Cela ne veut pas dire que c'est un échec. Les Maliens ont été très compréhensifs", a dit une source proche de la délégation sous couvert d'anonymat.
"Attaché à sa souveraineté, le Mali reste ouvert au dialogue", a dit le chef de la junte sur les réseaux sociaux.
La mission était composée des présidents ghanéen et gambien Nana Akufo-Addo et Adama Barrow et du ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, qui représentait le président Faure Gnassingbé.
Elle avait été mandatée par les dirigeants des Etats membres de la Cédéao réunis en sommet le 22 septembre pour essayer de trouver une issue à la querelle diplomatique qui oppose Bamako et Abidjan à propos du sort de 46 soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet à leur arrivée au Mali.
Abidjan et l'ONU affirment que ces soldats devaient participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus au Mali. Mais Bamako dit les considérer comme des "mercenaires" venus attenter à la sûreté de l'Etat.
La junte malienne avait prévenu avant de recevoir la mission qu'elle ne se laisserait pas imposer une solution.
"Nous allons les écouter (...) Mais si c'est pour imposer des décisions au Mali, cela ne passera pas", avait déclaré en début de semaine le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.
La veille de la mission, la junte s'est aussi dissociée des sanctions infligées par la Cédéao au voisin guinéen.
Le Mali et la Guinée, membres de la Cédéao, sont suspendus de ses organes de décision pour sanctionner la prise du pouvoir par des militaires qui ont renversé les régimes civils en août 2020 au Mali et en septembre 2021 en Guinée, et leur maintien prolongé à la tête de ces pays.
Outre l'envoi d'une mission au Mali, le sommet de la Cédéao du 22 septembre a décidé de suspendre toute assistance et transaction des institutions financières de l'organisation avec la Guinée.
Le gouvernement malien s'est dit "outré" par ces mesures. Exprimant une "solidarité indéfectible" avec les Guinéens, il a dans un communiqué décidé "de se désolidariser de toutes les sanctions illégales, inhumaines et illégitimes prises à l’encontre de (cette) République sœur".
Le Mali a lui-même été soumis de janvier à juillet de la part de la Cédéao à un sévère embargo commercial et financier punissant le projet des militaires de rester au pouvoir jusqu'à cinq années supplémentaires. La junte s'est depuis engagée sous la pression à organiser des élections en février 2024, et la Cédéao a levé l'embargo.
Mais des sanctions individuelles restent en vigueur contre les membres de la junte.
La Guinée a été l'une des rares à se solidariser avec le Mali face aux sanctions de janvier, et a maintenu ses frontières ouvertes avec lui.
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