Les shebab "ont lancé une attaque contre une base militaire à Galcad", ville située à environ 375 km au nord de la capitale Mogadiscio, a annoncé le gouvernement dans un communiqué, évoquant de "violents combats".
Selon les autorités, sept soldats, dont un commandant militaire, ont été tués, ainsi qu'une centaine de shebab.
L'attaque a été revendiquée par les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda.
Les shebab "ont fait exploser deux camions chargés d'explosifs avant le début des combats en face-à-face, ils ont brièvement réussi à repousser les troupes hors du camp, mais les forces de l'ordre sont arrivées et les shebab se sont retirés", a déclaré à l'AFP par téléphone Abdilahi Rage, un résident de Galcad.
Gutale Mohamed, autre résident de la ville, a affirmé de son côté que les combats avaient duré "environ une heure".
Les islamistes radicaux avaient lancé mardi une autre attaque contre un camp militaire mardi à Hawadley, une localité située à environ 60 km au nord de Mogadiscio. Odowaa Yusuf Rage, chef de l'armée, avait déclaré à la radio nationale que cinq soldats, dont un officier, y étaient "morts en martyr".
La veille, l'armée somalienne avait annoncé avoir repris, sans aucun combat, Harardhere, ville portuaire située à environ 500 km au nord de Mogadiscio et contrôlée depuis 2010 par les shebab. Le gouvernement avait assuré que la reprise de cette ville "stratégique" constituait une "victoire historique".
Les autorités avaient annoncé le même jour la reprise de la ville de Galcad, toujours sans aucun combat, les shebab ayant quitté les lieux avant l'arrivée des forces pro-gouvernementales.
"Galcad est une attaque importante en raison de l'ampleur de la violence et du nombre total de victimes, mais aussi parce qu'elle s'est produite dans une zone récemment reprise par les forces gouvernementales", a souligné auprès de l'AFP Omar Mahmood, chercheur spécialiste de la Somalie à l'International Crisis Group.
"Les shebab ont également ciblé une zone où se trouvaient les forces spéciales somaliennes", a-t-il poursuivi.
Les shebab combattent depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales.
Le président Hassan Cheikh Mohamoud, revenu au pouvoir en mai 2022, leur a promis une "guerre totale", et a dernièrement qualifié leurs membres de "punaises de lit".
En septembre, le chef de l'État a envoyé l'armée - dont des forces spéciales - soutenir des milices locales, connues sous le nom de "macawisley", qui se sont révoltées contre les shebab.
Cette offensive, appuyée par la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) et des frappes aériennes américaines, a permis de reconquérir de vastes territoires de deux États du centre du pays, l'Hirshabelle et le Galmudug.
Le gouvernement a notamment affirmé début décembre avoir repris Adan Yabal, localité emblématique du Hirshabelle tenue par les shebab depuis 2016 et présentée comme un "terrain d'entraînement" et un nœud logistique des insurgés dans la région.
Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants en représailles, soulignant leur capacité à frapper au cœur des villes et des installations militaires somaliennes.
Le 29 octobre, deux voitures piégées avaient explosé à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333 autres, dans l'attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays de la Corne de l'Afrique, également touché par une sécheresse historique.
Début octobre, un triple attentat à Beledweyne (centre), chef-lieu de la province de Hiran, avait par ailleurs fait 30 morts, dont des responsables locaux. En août, au moins 21 clients d'un hôtel de Mogadiscio avaient été tués dans un spectaculaire assaut de 30 heures.
Le président a annoncé que de nouveaux contingents de soldats somaliens, entraînés en Érythrée, seraient déployés prochainement dans le cadre des opérations anti-shebab.
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