Elle avait déjà suspendu en décembre sa participation aux mécanismes de mise en oeuvre de l'accord de paix, tout comme la quasi-totalité des groupes armés signataires, arguant de "l'absence persistante de volonté politique" de la junte au pouvoir.
Dans un communiqué en date de vendredi et transmis samedi à l'AFP, la CMA indique "qu'elle ne prendra pas part à la commission chargée de la finalisation du projet de Constitution".
Cette alliance à dominante touareg "se démarque des déclarations unilatérales du ministre (des Affaires étrangères Abdoulaye) Diop à la tribune des Nations unies ce 27 janvier 2023 parlant 'd'élans freinés' dans la mise en œuvre de l'Accord par les mouvements signataires".
Selon la CMA, il s'agit "d'une dégradation évidente du processus consacrant un net recul d'intérêt de la partie gouvernementale à l'Accord de paix".
Dans un communiqué signé par son porte-parole Almou Ag Mohamed et daté de Kidal, son fief dans le nord du pays, la CMA "réitère avec insistance sa demande de réunion en un lieu neutre avec la médiation internationale pour discuter de la viabilité de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger".
Le projet de nouvelle Constitution constitue un élément clé du vaste chantier invoqué par la junte pour se maintenir jusqu'en 2024 à la tête de ce pays plongé dans une crise profonde.
Le colonel Assimi Goïta, qui a renversé le pouvoir civil en août 2020 et s'est fait investir président depuis, avait déclaré que l'"espoir commun d'une démocratie rénovée, ainsi que d'un État mieux organisé et à la hauteur des défis nationaux et internationaux, repose sur cet avant-projet".
Les acteurs politiques maliens s'accordent de longue date sur la nécessité d'une réforme constitutionnelle.
L'actuelle Constitution, datant de 1992, passe pour un facteur de la crise politique que traverse le pays depuis des années et qui amplifie la grave crise sécuritaire en cours depuis 2012.
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