"Mes chers concitoyens, je viendrai sous peu vers vous pour vous demander de renouveler (...) pour la deuxième fois le mandat que vous m'avez accordé il y a six ans", a déclaré l'ancienne gloire du football dans un grand tumulte approbateur à la fin du discours annuel et solennel sur la situation du pays.
M. Weah, 56 ans, a promis un second "mandat riche d’opportunités, un mandat pour la transformation, un mandat pour le développement", mais aussi pour "la consolidation" des acquis.
Dans ce discours qu'il est tenu par la Constitution de délivrer chaque année devant les chambres du Parlement, M. Weah a défendu son bilan. "Permettez-moi de vous assurer que notre nation est forte, notre nation est stable, notre nation est pleine de vie (...) notre nation est en paix et en sécurité, et nous entendons qu'elle le reste", a-t-il dit.
M. Weah, seul Ballon d'or africain à ce jour, reconverti en politique après la fin de sa carrière sportive, a été élu au second tour de la présidentielle en décembre 2017 et a pris ses fonctions en janvier de l'année suivante.
Sa victoire a suscité d'immenses espoirs dans un pays ravagé par des guerres civiles qui ont fait 250.000 morts de 1989 à 2003. Et meurtri au sortir d'une période 2014-2016 marquée par une épidémie de fièvre Ebola qui a tué plus de 4.800 Libériens.
Le pays d'environ cinq millions d'habitants se remettait à grand-peine quand il a été éprouvé par la pandémie de Covid-19 puis par les conséquences de la guerre en Ukraine.
Environ la moitié des Libériens vivent avec moins de 1,90 dollar par jour, selon la Banque mondiale.
L'ancienne star du foot du Milan AC et du PSG a accédé à la présidence en promettant de créer des emplois et d'investir dans l'éducation. De nombreux pauvres adulaient l'ancien gamin des bidonvilles devenu vedette planétaire, puis chef d'Etat.
Ses détracteurs reprochent à M. Weah de n'avoir tenu que très peu de ses promesses. Ils l'accusent d'être déconnecté des réalités de ses concitoyens qui se débattent entre hausse des prix et pénurie de produits comme le carburant et de services de première nécessité, dans l'un des pays les moins développés au monde.
Il reste en butte au soupçon de n'être pas à sa place à la tête de l'Etat. Dernièrement, il a été attaqué pour son absence prolongée en dehors du pays, une quarantaine de jours passés de conférences en sommets, mais aussi à la Coupe du monde de foot au Qatar où son fils défendait les couleurs des Etats-Unis.
La présidence a invoqué le bien-fondé de ces déplacements dans l'intérêt national. Elle évoque aussi communément la lourdeur de l'héritage reçu par M. Weah.
L'opposition impute à M. Weah la persistance d'une corruption réputée endémique qu'il s'était engagé à combattre.
Il est à cet égard sous la pression du grand allié américain. Washington a sanctionné cinq hauts responsables libériens pour corruption présumée en trois ans.
Les victimes des guerres civiles attendent toujours que M. Weah agisse pour que les responsables des atrocités rendent des comptes.
Les appels régulièrement lancés en faveur de la création d'un tribunal des crimes de guerre au Liberia, où certains anciens seigneurs de guerre restent puissants, sont jusqu'ici restés lettre morte.
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