Mercredi, la mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) avait indiqué avoir arrêté huit Casques bleus sud-africains déployés à Beni (est) et accusés de "violation systématique et généralisée" des règles onusiennes contre l'exploitation et les abus sexuels, et suspendu un officier.
"Au vu de la gravité des accusations", l'armée sud-africaine annonce avoir "décidé de rappeler les soldats en Afrique du Sud pour y répondre", précisant que des enquêteurs ont été envoyés en RDC pour investiguer sur cette affaire.
Selon des documents internes de la Monusco consultés par l'AFP, les Casques bleus arrêtés sont accusés d'être impliqués dans un système de "bordels" et de "bars de fortune apparus devant la base Monusco de Mavivi", près de Beni, et utilisés pour de la prostitution.
L'officier visé aurait lui, selon un rapport préliminaire, "intimidé et verbalement menacé" des membres de l'ONU, après l'arrestation de Casques bleus pour une affaire de fréquentation de maisons closes, avec à la clé tentative de fuite, bagarre et course poursuite avec des éléments de la police militaire de l'ONU.
Cette semaine, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, avait indiqué que la Monusco avait eu des informations indiquant que les soldats concernés "faisaient des rencontres, après l'heure du couvre-feu, dans un bar hors des limites (de la base) connu pour être un lieu de prostitution".
Lorsqu'ils sont venus arrêter les accusés, des policiers de l'ONU "ont été physiquement attaqués et menacés par les membres du contingent" sud-africain, avait-il ajouté.
Depuis mai, le président congolais Félix Tshisekedi appelle les pays de la SADC (communauté des Etats d'Afrique australe), dont l'Afrique du Sud, à se déployer en RDC en soutien à l'armée congolaise face à la rébellion du M23 qui s'est emparée de larges pans de l'est du pays.
Le gouvernement de RDC demande également un départ "accéléré" à partir de décembre prochain de la force de l'ONU, qu'il accuse, après 25 ans de présence, de ne pas être parvenue à mettre fin aux violences des groupes armés.
Les contingents de l'ONU en Afrique ont été plusieurs fois par le passé accusés de nourrir la prostitution, l'exploitation et des abus sexuels sur de jeunes hommes ou filles locaux autour de leurs bases.
En juin dernier, la Tanzanie avait annoncé le rapatriement total d'une unité militaire de 60 membres après des "allégations d'exploitation et d'abus sexuels" visant 11 d'entre eux.
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