L'imam Dicko a été la figure tutélaire d'un mouvement de contestation qui a précédé le renversement du président civil Ibrahim Boubacar Keïta par les militaires en 2020. Il a depuis ouvertement exprimé ses désaccords avec la junte et est l'un des rares acteurs politiques capables de mobiliser dans un contexte de restriction des libertés sous le régime militaire, qui a fait emprisonner plusieurs opposants.
"Cela fait plus de trois ans que la gestion de la transition est confiée à des autorités militaires. Hélas, les raisons pour lesquelles le peuple malien est sorti pour combattre le régime de Ibrahim Boubacar Keïta n'ont pas pu être atteintes", a déclaré à l'AFP Youssouf Daba Diawara, coordinateur de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam (CMAS). "Pour la CMAS, la faute incombe aux tenants du pouvoir", a-t-il ajouté.
Depuis l'arrivée au pouvoir des colonels en 2020, le Mali reste plongé dans la crise. L'économie est en grande difficulté, les hostilités ont repris avec les groupes séparatistes dans le nord et font ressurgir le spectre d'une partition du pays, et les attaques des jihadistes continuent sur une grande partie du territoire.
Les militaires s'étaient engagés sous la pression internationale à céder la place après des élections prévues en février 2024. Ils viennent d'annoncer un "léger" report en invoquant des facteurs "techniques".
"En ce qui concerne la situation sécuritaire, la CMAS pense que les armes ne sont pas la seule solution possible pour le règlement de la crise", a dit Youssouf Daba Diawara.
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