Le drame s'est produit au large de la région de Sfax (centre-est), ont annoncé les autorités jeudi.
Selon le porte-parole du tribunal de première instance de Sfax, en charge de l'enquête, les 14 migrants sont morts noyés après le naufrage de deux embarcations de fortune mardi et mercredi.
Le porte-parole, Faouzi Masmoudi, a précisé que trois migrants avaient péri et 34 avaient été secourus après le naufrage d'un premier bateau mardi et 11 autres sont morts et 20 ont été secourus après celui de mercredi.
Le porte-parole de la Garde nationale tunisienne avait auparavant indiqué que les gardes-côtes avaient "repêché 14 corps de migrants et secouru 54 autres", mais en faisant état du naufrage d'un seul bateau, dans la nuit de mercredi à jeudi.
Selon lui, les gardes-côtes ont déjoué au total quatorze tentatives de traversées maritimes illégales dans la nuit de mercredi à jeudi et "secouru" 435 migrants, dont 426 originaires d'Afrique subsaharienne, au large des côtes du centre et de l'est de la Tunisie.
Il a affirmé que la Garde nationale s'efforçait de lutter "contre les bandes impliquées dans l'organisation des opérations d'immigration clandestine", qui mettent les migrants sur "les bateaux de la mort".
Il a affirmé que la Garde nationale s'efforçait de lutter "contre les bandes impliquées dans l'organisation des opérations d'immigration clandestine", qui mettent les migrants sur "les bateaux de la mort".
Ces naufrages meurtriers surviennent au moment où de nombreux migrants de pays d'Afrique subsaharienne cherchent à quitter la Tunisie après des propos du président Saied contre l'immigration clandestine.
Le 21 février, M. Saied avait affirmé que la présence en Tunisie de "hordes" d'immigrés clandestins provenant d'Afrique subsaharienne était source de "violence et de crimes" et relevait d'une "entreprise criminelle" visant à "changer la composition démographique" du pays.
Après ce discours, condamné par des ONG comme "raciste et haineux", des ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne ont fait état d'une recrudescence d'agressions à leur encontre et se sont précipités par dizaines à leurs ambassades pour être rapatriés.
Propos malveillants
Dans un apparent souci d'apaisement après le tollé suscité par ses propos, M. Saied a affirmé lors d'une entrevue mercredi avec le président de Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo, qui faisait escale à Tunis, que les Africains présents en Tunisie étaient des "frères", selon une vidéo diffusée par la présidence tunisienne.
Affirmant que l'objectif de son discours était de faire respecter la "légalité tunisienne concernant les étrangers" et d'empêcher toute "juridiction parallèle aux juridictions de l'Etat", il a rejeté les "propos malveillants" de ceux qui "ont voulu interpréter le discours à leur guise pour nuire à la Tunisie".
"Cette situation concernant les Africains ne peut être interprétée par les langues malveillantes, comme ils l'ont fait ces derniers jours, comme du racisme. De quoi ils parlent ? Ils divaguent", a-t-il ajouté.
Selon des chiffres officiels, la Tunisie compte plus de 21.000 ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, en majorité en situation irrégulière, soit moins de 0,2% d'une population totale d'environ 12 millions.
La Tunisie, pays d'Afrique du Nord dont certaines portions de littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre très régulièrement des tentatives de départ de migrants vers l'Italie.
Selon des chiffres officiels italiens, plus de 32.000 migrants, dont 18.000 Tunisiens, sont arrivés clandestinement en Italie en provenance de Tunisie en 2022.
La Garde côtière tunisienne avait indiqué fin février que les migrations illégales connaissaient "une forte augmentation" en raison "de l'amélioration des conditions météorologiques".
Le 16 février, quelques jours avant la sortie controversée de M. Saied, une vingtaine d'ONG tunisiennes avaient déploré la montée d'un "discours haineux" et du racisme dans leur pays contre les migrants originaires d'Afrique subsaharienne. Selon ces ONG "les politiques européennes d'externalisation des frontières ont contribué depuis des années à transformer la Tunisie en un acteur clé dans la surveillance des routes migratoires en Méditerranée, notamment l'interception des bateaux de migrants en dehors des eaux territoriales et leur transfert en Tunisie".
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