"La situation des femmes est déplorable en Guinée, où 96% des jeunes filles sont excisées, et une sur deux est mariée de force", a déclaré la lauréate, âgée de 23 ans.
Sur la scène du Zénith de Caen, devant des lycéens normands, Mme Bah a insisté sur la nécessité "d'aller chercher notre liberté, sans attendre qu'elle vienne nous trouver. Nous devons nous approprier notre corps et prendre nos décisions".
<i><b>"Moi j'ai eu la chance d'aller à l'école et j'ai compris que c'était par l'éducation que nos mères, nos tantes pouvaient s'émanciper"</b></i>.
Hadja Idrissa Bah, fondatrice du club des jeunes filles de Guinée
Le club des jeunes filles de Guinée, fondé avec huit intervenantes en 2016, en compte aujourd'hui plus de 500, selon Mme Bah. Elles sont chargées "de sensibiliser les jeunes sur la question de leurs droits et des plaidoyers aux autorités".
Mme Bah a expliqué à l'AFP avoir "commencé le combat pour les droits des femmes à 12 ans". "Moi j'ai eu la chance d'aller à l'école et j'ai compris que c'était par l'éducation que nos mères, nos tantes pouvaient s'émanciper".
Le chèque de 25.000 euros remis à l'association permettra "de renforcer nos actions de lutte contre les mutilations génitales, les mariages forcés, les maltraitances physiques et sexuelles des jeunes filles", a déclaré la lauréate, pour qui "les pays du Sahel sont malheureusement ceux qui négligent le plus les droits des femmes en Afrique, il faut que la jeune génération reprenne sa destinée en main".
Créé en 2019 par la région Normandie en partenariat avec l'Institut International des droits de l'Homme et de la paix, le prix Liberté récompense chaque année une personne ou organisation engagée dans la défense des libertés.
A partir de plus de 400 propositions initiales, un jury de 24 jeunes de 15 à 25 ans (la moitié sont étrangers) sélectionne trois nominés. Un vote par internet dans 76 pays permet ensuite des les départager.
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